Aller autrefois à Compostelle (1)
Autrefois, le pèlerinage durait quelques jours (c’était le cas des pèlerinages locaux ou régionaux) ou plusieurs mois ou années comme c’était le cas de Saint-Jacques de Compostelle, de Rome ou de Jérusalem. Dans ces cheminements, pouvoir bénéficier de l’hospitalité était un élément majeur pour assurer sa réussite.
Les pèlerins partaient généralement de leur domicile, quittant familles, biens ou responsabilités. Ils l’effectuaient en raison d’une promesse faite à la suite d’une guérison considérée miraculeuse, pour se faire pardonner d’une faute, pour un engagement religieux… ou tout simplement pour changer de vie. En effet, pour certains, c’était le moyen de s’éloigner de leurs responsabilités matrimoniales et changer de vie vers un monde où la gente féminine était considéré plus accueillante.
Au Moyen Âge, avant de partir, le pèlerin devait demander une lettre de créance à son évêque, seule autorité qui pouvait délivrer cette autorisation. Pour la recevoir, le pèlerin devait être reconnu comme un bon chrétien. Cette creantiale, encore délivrée par l’Église de France, est l’ancêtre de la crédentiale actuelle fournie par les associations jacquaires.
Avant d’entamer son cheminement, le futur pèlerin devait rédiger son testament car il n'avait aucune certitude de revenir.
En effet, les chemins n’étaient pas sûrs. Le pèlerin était parfois dépouillé par les voleurs et rançonneurs divers, parfois même assassiné en défendant son maigre magot. D’autres mouraient en chemin de maladie ou victimes des loups croisés dans les régions montagneuses. Certains, trop faibles pour revenir à leur domicile, s'installaient le long du Camino francés, leur pèlerinage accompli. Ce long voyage pouvait durer de un à quelques années.
Le jour du départ, le pèlerin assistait à la messe avant de recevoir la bénédiction du curé ou de l’évêque. Durant cette cérémonie, le prêtre bénissait une petite pierre qui était emportée par le pèlerin. Arrivé au pied de la Cruz de Hiero (la Croix de fer), peu après Rabanal del Camino, il devait la jetait derrière lui. Elle était censée contenir les vœux des paroissiens et de sa famille, d’où son extrême importance d’où la nécessité de prendre toutes les précautions pour la protéger.
Pour sortir de son village ou de la ville, le pèlerin était accompagné par sa famille et ses amis jusqu’au village voisin. Le pèlerin les quittait en prononçant alors cette phrase : « Je reviendrai si Dieu le veut ».
A suivre…
Bourguignon la Passion