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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Les 3 mousquetaires.

Il a plu une bonne partie de la nuit mais, lorsque nous quittons le gite des Crémades, le temps est beau et frais. Une petite photo immortalise cet instant mémorable (sourire). Tout commence par un cheminement sur des chemins de terre tassée. Notre ami Bruxellois est à la peine, mais courageusement, il tient le coup en avançant avec modération mais de façon régulière. Dans une montée assez raide gravie rapidement par notre Corrézien, il n’est pas très loin derrière moi. J’ai l’excuse d’un poumon en pas très bon état… Il faut bien trouver quelque chose.

Eh oui, c'est vrai !

Au détour d’un chemin, à une vingtaine de mètres, une chevrette passe, nous regarde et s’enfuit. J’ai bien tenté une photo, mais ce n’est pas net (regardez, au-dessus du poteau, à droite). Et Daniel, vous voyez qui, m’explique la différence entre chevreuil, biche, cerf, daim. Un vrai casse-tête pour un urbain comme moi. Un peu plus loin, ce sera un lièvre… ou un lapin. Je m’y perds…

Double photo des mousquetaires !

Peu à peu, nous nous approchons de Luc et des ruines de son château. Daniel prend la route, l’autre Daniel et votre serviteur préférons le chemin classique avec des descentes assez casse-chevilles (je fais attention mes amis) et difficiles au milieu des pierrailles. L’arrivée au château dominant le village est de toute beauté. Nous sommes nombreux car nous rejoignent ceux qui suivent le chemin de Stevenson. C’est clairement un autre état d’esprit qui s’y déroule, plus ludique. Un cheminement familial de randonneurs. Ce n’est pas du tout un jugement que j’émets, mais cela me fait penser au Camino Frances pour ceux qui connaissent.

Beau dessin.

Je suis en recherche d’un chemin plus calme donc celui-ci n’est pas mon trip. Même si, depuis que j’ai pris la Regordane, je n’ai plus vraiment l’impression d’être un pèlerin.

A Luc, nous faisons halte casse-croute au seul café du pays. L’occasion de faire connaissance de deux Lyonnais (le père et le fils) que nous retrouverons à Notre-Dame des Neiges. Après cette halte salutaire, dans un village, nous prenons conscience que Stevenson est toujours bien présent et le héros de ces lieux comme le prouve ce dessin sur la porte d’une grange.

Salut l'âne.

Nous accélérons le pas pour lâcher quatre stevesoniens (aie, l’esprit compétition de ma jeune époque est toujours aussi présent). Nous y arrivons sans peine. En arrivant à notre destination, notre ami bruxellois nous fera part de leurs remarques : nous sommes des fous. Il faut toujours un peu de folie de temps à autre pour alimenter le quotidien et rendre la vie moins triste. Enfin, c’est mon avis … et je le partage.

Intérieur de l'abbatiale.

Avant d’entamer les quelques derniers kilomètres vers le monastère, un âne vient nous dire bonjour. On doit être sympathiques à moins qu’il attende une quelconque friandise. Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un âne.

Après beaucoup de sueur due au soleil, aux montées sur un large terrain pierreux, c’est enfin l’arrivée à la fin de notre étape.L’endroit est très différent de ce que j’avais en mémoire il y a trente ans. Tout est repeint, presque neuf. Seul persiste en son état la petite église où le père de Foucault fit sa première messe.

Entrée de l'hotellerie

Et puis, l’inévitable Stevenson qui n’avoua pas qu’il était protestant y fit un passage le 26 septembre 1878. Voici comment il décrivit les lieux : « J’étais maintenant parvenu au chemin menant à mon étrange destination : le couvent des trappiste de Notre-Dame des Neiges… Je n’avais pas progressé bien loin que le vent m’apportait le tintement d’une cloche et je ne sais comment, je ne saurais qu’à peine dire pourquoi, mon cœur, à ce bruit se serra dans ma poitrine. J’ai rarement éprouvé plus d’angoisse sincère qu’en approchant ce monastère de Notre-Dame des Neiges… ».

Entrée abbaye

Après avoir mangé le repas préparé par le moine hôtelier, Daniel le Corrézien, véritable athée déclaré me demanda s’il pouvait m’accompagner à l’office du soir. Bien sûr, la réponse fut positive. Au cours de la cérémonie, je lui expliquais le sens des psaumes chantés par les moines. Cela ne dura qu’une vingtaine de minutes, mais intérieurement, j’étais heureux d’avoir partagé ce moment avec lui.

A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.

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