Etape 57 – Igueldo – Orio – Zarautz – Askizu : 27 km (1408 km)
Me revoici ainsi sur le Camino Norte dit aussi de la Costa. Après ce petit arrêt d’une petite journée, ou presque, il est temps de reprendre la route vers Oviedo pour rejoindre le Chemin primitif, le Camino Primitivo. Mais, chaque chose en son temps, nous y reviendrons. Ce matin, le ciel est gris m’obligeant à porter mon k-way.
Tout débute par une grand montée que je vais avaler assez rapidement. En fait, contrairement au souvenir que j’en avais, j’ai eu moins de difficultés à gravir les différents échelons me menant à trois cent mètres de dénivelé positif. Mes amis savoyards ou haut-alpins doivent sourire. Par moment, le chemin m’est connu, à d’autres, j’ai l’impression d’en découvrir un nouveau, moins tortueux. Les kilomètres s’enchainent assez rapidement, notamment au milieu des fougères.
Sur les arbres ou en forêt comme ici sur une roche, l’humour espagnol est toujours présent.
Certes, les différents Camino représentent un fort aspect économique même s’il faut relativiser (un pèlerin dépense de 20 à 40 euros par jour), mais c’est aussi un art de vivre. Il n’est pas rare que les habitants en nous croisant nous lancent un buen Camino ou un buenos dias. Par contre, depuis mon retour en Espagne, je n’ai entendu aucun Ultreia comme si ce mot était ici inconnu. Une grande différence avec la France.
Igueldo, Orio… Sur le chemin, je double de nombreux groupes d’Espagnols dont la plupart, cela se voit à leur allure, débutent effectivement leur Camino à San Sebastian. En parlant avec l’un des groupes, j’apprends qu’ils ne vont que jusqu’à Zarautz car le temps est mauvais. Alors que nous étions abrités dans un abribus (la pluie !), un couple me dit n’aller que jusqu’à Santander. Bref, chacun fait son petit bout de chemin sur un week-end ou une semaine comme on peut le voir en France.
Pourquoi je ne parle que des Espagnols ? Parce que les autres nationalités sont peu représentées. Ce jour, je n’ai rencontré qu’un Tchèque dans la cafeteria de Zarautz (nous y sommes restés une heure tant la pluie était forte), et un couple de Français au terme de mon étape au gite/hôtel. J’aurais pu ne pas m’arrêter à Askizu où j’ai déjà fait étape en 2013 en continuant vers Zumaia situé à quelques kilomètres. Mais, la pluie et le froid qui en découle ont eu raison de moi. J’avais envie de me poser.
On pourrait croire que j’ai payé très cher cette chambre pour moi tout seul. En fait, je n’ai payé que quinze euros pour la nuit, à peine plus cher que dans un gite parfois où nous sommes entassés les uns sur les autres. Comme quoi, le choix d’un accueil peut se faire en s’informant. Savoir prendre de la distance avec les choses.
Moi qui recherchais la solitude, hormis les discussions aux arrêts forcés par le temps, je suis servi. En fait, seul dans ma chambre confortable, j’ai pu écrire aisément dans le calme plusieurs pages de réflexions pour un prochain ouvrage. Et cela n’a pas de prix.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.