Etape 59 – Olatz – Markina-Xemein – Bolibar – monastère de Zenarruza : 28 km (1455 km)
Le temps est encore frais ce matin. On est loin des chaleurs caniculaires du début de mon cheminement. Toutefois, si j’ai eu du mal à supporter cette chaleur, on est maintenant dans l’extrême. 15°, c’est anormal pour un 23 juillet, vous ne trouvez pas ? Heureusement, s’il a plu cette nuit, ce n’est pas le cas de ce matin. Par contre, les nuages sont bien là donc méfiance.
C’est une longue traversée par des chemins qui va me mener tout d’abord à Olatz, puis très tranquillement (si l’on peut dire) vers Markina-Xemein, nouvelle cité de cinq mille habitants. La montée après Olatz est particulièrement raide parce qu’effectuée sur une courte distance. Chemin de forêt où l’on s’aperçoit que la déforestation est bien de vigueur.
D’ailleurs, à un moment donné, je suis doublé par un camion qui doit prendre en charge du bois. Et contre toute attente, en reculant pour faire demi-tour, il plante sa remorque dans le talus. Patinant, il ne peut plus repartir et reste en rade en plein milieu du chemin. Pour passer, nous sommes obligés, mes collègues et moi, d’enjamber sa remorque. Un drôle de zigotto ce chauffeur qui a l’air de s’en fiche royalement en restant collé à son volant et d’attendre.
Non loin de là, un bouc tranquille me regarde passer. Un peu plus loin, ce sont des chevaux en pleine liberté qui se baladent. Cela fait bizarre… Le temps commence à s’améliorer, et une pointe de soleil apparaissant, j’espère enfin pouvoir bénéficier de sa chaleur.
Après ce long cheminement forestier, et une descente sur un chemin bétonné impressionnant, c’est l’arrivée à Markina-Xemein.
C’est aussi la redécouverte (je l’avais vue il y a deux ans) de la curieuse église hexagonale de San Miguel de Arretxniaga datant du XVIIIe siècle. On peut y voir le saint entouré de grands rochers autour desquels l’église a été bâtie.
Mon voyage continue après la traversée de la ville en direction de Bolibar et du monastère de Zenarruza. En fait, je ne vais pas dormir au monastère comme la dernière fois, mais à l’albergue situé juste au-dessous. Cela ne va pas m’empêcher d’y aller notamment pour assister à l’office de 18h30, office chanté par les quelques moines présents, et quasiment l’ensemble des pèlerins présents, croyants ou non. Belle soirée car j’aime ces psaumes chantés par des voix d’hommes. Si cela est en espagnol, le texte est facilement compréhensible car cohérent avec les mêmes psaumes cisterciens que je connais bien par ailleurs.
Cette journée fut riche, plus riche que d’autres en spiritualité. Ce qui m’a permis de nouveau de travailler à mon ouvrage philosophique.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.