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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Eglise de la Magdalena.
Eglise de la Magdalena.

Je suis seul sur la route qui doit me mener à la station balnéaire de Laredo, puis au passage en barque de l’autre côté de la baie, à Santona. Le début du parcours de cette journée se fait principalement le long de la route nationale 634. Même s’il n’y a pas beaucoup de véhicules à cette heure matinale, cela n’est pas très amusant de marcher sur du goudron. Il en est de même ensuite avec de petites routes.

Sur la route de Llendo.
Sur la route de Llendo.

Les villages s’enchainent les uns après les autres : Pontarron, Guriezo, En chemin, je rencontre une Danoise un peu paumée. Nous faisons route ensemble. Sa spécificité : elle sifflote en marchant ce qui n’est pas désagréable… trop longtemps. Nous arrivons ensemble à l’église de la Magdalena hélas fermée. J’ai appris que les églises espagnoles étaient de plus en plus fermées pour des raisons de vol, mais aussi parce que désormais, les paroisses devaient les entretenir sans recevoir de subvention. Ce n’est pas le cas en France où les églises sont entretenues par les communes ou l’État.

Eglise Santa Cecilia
Eglise Santa Cecilia

Alors que nous engagions une longue montée dans les bois, la pluie s’est mise à tomber, une de ces pluies orageuses de grande intensité. Montant plus vite que ma compagne de route, je m’arrête en route en rencontrant deux Français de mon âge dormant sous la tente. L’un tire un véhicule où se trouve entassé le matériel de camping. Accompagné de son chien, celui-ci vient du centre de la France et passe 6 mois par an sur le Camino. Le second du Havre. Comme quoi, je ne suis pas le seul vieux fou à arpenter les Caminos.

Vers le chemin de la côte.
Vers le chemin de la côte.

C’est maintenant la descente vers Llendo. La pluie s’est arrêtée. J’ai la surprise de voir ma compagne de route filmer un aigle en s’extasiant de son vol. En français, elle l’appelait pour qu’il vienne planer au-dessus de nous. Et, à ma grande surprise, cela a marché. Comme répondant à ses appels, l’oiseau est venu effectivement assez bas nous observer avant de retourner au-dessus de la montagne. Très heureuse de cela, elle a ralenti sa marche comme pour rester en contact avec la nature. Étonnant comme attitude. Plus tard, Jean-Charles m'expliquera qu'il existe ainsi des personnes en lien avec la nature.

Vers Laredo par la côte.
Vers Laredo par la côte.

J’arrive dons seul à Llendo où après avoir pris mon café, j’ai pu reprendre en photo l’église Santa Cecilia. Et là, je m’aperçois que le tracé que je connaissais avec une grande montée par la route n’est plus de mise. Le tracé me mène désormais vers un trajet par la côte. Si celui-ci est plus long et plus dur physiquement, j’y ai gagné au change. Les paysages sont fantastiques et je recommande vivement ce nouveau trajet. Les photos jointes en disent plus long que tout commentaire. En effet, les mots appauvrissent parfois ce que l’on voit ou ressent. Je l’ai effectué dans la solitude avec pour seuls compagnons le soleil revenu, le vent et les oiseaux de mer. Je découvre aussi un Laredo différend, que je ne connaissais pas avec sa grande plage et la beauté de la mer en fond de toile.

Quelques photos de u passage par la côte.Quelques photos de u passage par la côte.
Quelques photos de u passage par la côte.Quelques photos de u passage par la côte.

Quelques photos de u passage par la côte.

Arrivée à Laredo.
Arrivée à Laredo.

Lorsque j’arrive en ville, il est midi. Je voulais profiter de mon passage pour visiter l’église gothique de Santa Maria de l’Asuncion, et la guide était en train de la fermer. Voyant que j’étais un pèlerin, elle rouvrit la grille pour me laisser entrer ce qui profita aussi à deux couples. Je l’en ai remercié comme il se doit. Voilà au moins quelqu’un qui a compris notre situation du cheminant passant dans un endroit. Un exemple qu’aurait dû prendre les gardiens d’Eunate (voie d’Arles/Aragones) qui nous ont refusé ne serait-ce que quelques minutes de voir cette grande œuvre du Chemin.

Etape 63 – Llendo - Laredo - Santona : 28 km (1578 km)Etape 63 – Llendo - Laredo - Santona : 28 km (1578 km)
Statuaire des pêcheurs.
Statuaire des pêcheurs.

C’est maintenant la descente vers la grande plage de Laredo que l’on doit parcourir pour prendre le bateau pour Santona, la fin de mon étape. Peu avant celle-ci, je rencontre Nicolas et sa sœur, deux Réunionnais effectuant le Chemin. Pour Nicolas, c’est sa première expérience alors que sa sœur connait Santiago. Comme beaucoup de débutants, il souffre des pieds et du genou. C’est cela aussi le Chemin, apprendre à connaitre son corps et mieux contrôler et maitriser ses actions et choix.

Niclas et Alan sur la plage de Laredo. y
Niclas et Alan sur la plage de Laredo. y

Je leur conseille de marcher nu-pieds le long de la mer, en alternant marche dans le sable et dans l’eau. C’est un bon moyen efficace de se remettre des longues marches sur terrain dur. Le fait de tremper ses pieds dans l’eau iodée permet aussi d’assouplir les talons et de soigner d’éventuelles difficultés comme les ampoules. C’est ainsi que nous parcourons les deux/trois derniers kilomètres avant de prendre le bateau.

Etape 63 – Llendo - Laredo - Santona : 28 km (1578 km)Etape 63 – Llendo - Laredo - Santona : 28 km (1578 km)

La traversée ne dure que quelques minutes. Après une vingtaine de minutes de marche, nous arrivons à l’auberge de jeunesse faisant office d’albergue de pèlerins. Pour quinze euros, nous avons eu droit à la demi-pension (lit, repas du soir, petit-déjeuner). Une référence.

A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.

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