Etape 65 – Penacastillo - Boo de Pielagos - Barreda - Santillana del Mar : 30 km (1643 km)
Malgré mes critiques d’hier, la nuit fut bonne et calme. Vers 5h30 (eh oui, mes amis), deux marcheurs espagnols firent assez de bruit avec leurs sacs en plastique pour nous réveiller. Un manque évident de civilité. C’est parfois ainsi que certains ne respectent pas le sommeil réparateur des autres. Personnellement, je prépare mon sac la veille et met au pied de mon lit les affaires que je porterai le lendemain. Pour terminer mon sac, je sors de la chambrée pour enrouler notamment mon sac de couchage dans sa poche. Ainsi, on respecte les autres.
Après leur départ, je n’ai pu me rendormir. Aussi, j’ai jugé préférable de me lever. Je prends un thé rapide accompagné de deux petits gâteaux dans la cuisine et me voilà parti pour une nouvelle journée. Dehors, le temps est incertain. Heureusement, au bout d’un bon kilomètre, je trouve un café ouvert où je prends un café américano (grand café allongé) et un morceau de tortilla. C’est alors que la pluie s’est mise à tomber. Avant de partir, j’ai sorti mon k-way et recouvert mon sac de sa protection.
En cours de route, la pluie a redoublé. Désormais, il pleut à verses et cela présage mal de la journée. C’est ainsi que je vais marcher sans trop m’arrêter en passant par Penacastillo, Santa Cruz de Bezana. Au bout de dix kilomètres, complétement trempé et transi de froid, je décide de prendre le train qui passe à proximité. De toute façon, il aurait fallu le faire à Boo de Piélagos puisque le pont est coupé. Étant donné le mauvais temps, il aurait été dangereux de passer le pont de chemin de fer en suivant la voie comme je l’avais fait en 2013 avec Mélanie. L’autre possibilité – faire un détour de sept kilomètres par Oruna – n’était pas non plus envisageable sous la pluie. Parcourir le Chemin, ce n’est pas une punition ou du masochisme.
C’est ainsi que je vais laisser passer plusieurs stations pour descendre à Barreda. En descendant du train, je fais la connaissance d’Hélène et d’André, des résidents français habitant Bruxelles. Partis de Santander, ils ont préféré prendre le train pour échapper à la pluie. Toutefois, le train ne passant pas à Santillana del Mar, ils descendent comme moi à cette station. La pluie est toujours très présente et tombe de façon drue. Nous allons nous réchauffer devant un café en espérant que le temps se calme. Cela ne servit à rien puisque lorsque nous reprenons la route de concert, la pluie est toujours très présente.
Quelques centaines de mètres plus loin, le couple va s’arrêter devant un magasin pour acquérir un parapluie. Je continue seul et je ne les reverrais pas de la journée. Je passe par des routes que je connais bien pour rejoindre mon étape. Cette route est maintenant bien aménagée pour les marcheurs qui se rendent dans la cité médiévale. Désormais, nous avons notre voie spécifique et protégée de couleur rouge.
L’arrivée à Santillana est étonnante car ce village apparait d’un seul coup au milieu de la campagne. Il s'est développé autour de la magnifique collégiale de Santa María qui trône en plein centre du village. On y trouve de nombreux palais qui font qu’il fut l'un des centres historiques les plus importants de Cantabrique. Il fut décrit par Jean-Paul Sartre comme « le plus beau village d’Espagne ». Il est vrai que ses ruelles pavées, ses petites places, ses musées ne manquent pas de charme. Naturellement, on y trouve de nombreux magasins et restaurants remplis majoritairement de touristes. Lors de mon passage, malgré la pluie, ils étaient nombreux à déambuler dans les ruelles.
Arrivé relativement tôt, transi de froid, j’ai préféré trouver rapidement un hébergement dans une albergue privée située en pleine ville. En effet, l’albergue municipal situé au musée Jesus Otero n’ouvrait qu’à seize heures. Étonnant gite que cet albergue Solar de Hidalgos. Les photos en disent plus sur l’ambiance vieillotte. Je partage ma chambre avec deux cyclistes espagnols. Après la douche, je me mets dans mon sac de couchage et vais dormir jusqu’à vingt heures. J’avais besoin de récupérer. Je sors dans le village pour prendre un repas peregrino dans un café. En fait, je suis un peu mal fichu. Une bonne nuit sera nécessaire.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.