Etape 69 – Cuerres – Ribadesella : 20 km (1750 km)
La nuit fut sereine et récupératrice dans ce bel environnement. Lever traditionnel sauf qu’il n’y avait pas vraiment de petit-déjeuner. Nous partageons donc ce que nous avons et chacun, selon son envie, prit qui un thé, qui un café lyophilisé. Je suis plutôt thé, vert de préférence. Le café lyophilisé, très peu pour moi. Cela me donne des aigreurs d’estomac. Je suis un peu « petite nature » peut-être. Avant de partir, nous prenons quelques photos de notre lieu de séjour.
Nous continuons la route goudronnée telle qu’elle est fléchée, en espérant rejoindre rapidement le bon chemin que j’ai annoncé plus terreux. En effet, dans mes souvenirs du parcours entrepris en 2013, je ne le reconnais pas. Mais, il est vrai que les souvenirs sont parfois trompeurs... Nous passons donc par Cardoso en parcourant de nombreux kilomètres asphaltés. C’est souvent le risque encouru lorsque l’on se repose dans un établissement situé hors du Chemin.
Lors d’une grande descente, nous apercevons dans le ciel cette montgolfière qui monte et descend derrière le haut de la montagne. Nous voyant prendre des photos vers les hauteurs, une voiture s’arrêta et son conducteur fit de même.
Progressivement nous arrivons au monastère de San Antolin de Bedon. Je m’aperçois que c’est par un chemin de terre descendant situé à droite que nous aurions dû arriver. Je peux constater que ce lieu datant du XIIe siècle s’est de nouveau dégradé par rapport à ma dernière visite. Ceci, alors que de nouvelles plantations d’arbres ont été effectuées prés de son entrée. Un mécène va-t-il sauvegarder ce lieu unique ?
L'église se situant à côté du sentier côtier, à quelques mètres de la plage de San Antolin, nous continuons le chemin vers Ribadessela que nous dépassons assez vite pour repartir à l’intérieur des terres. .
Nous sommes sur un chemin qui a plus de vingt siècles comme le prouve ce pont romain conservé en très bon état. C’est un vrai plaisir de passer dessus en évitant la route asphaltée qui passe à quelques pas. Emboiter le pas de nos Anciens, ressentir leurs émotions qui se sont accumulées, voilà une bonne raison de continuer la grande chaine ininterrompue de l’humanité.
Il est environ treize heures lorsque nous arrivons à Ribadesella, une jolie station balnéaire avec une belle plage bien fréquentée. Fondée par Alphonse X le Sage au XIIIe siècle, la cité présente un étonnant mélange d'urbanisme médiéval et d'architecture moderniste, sans oublier de superbes plages. Au début du XXe siècle, un grand nombre de manoirs et villas virent le jour près de la plage Santa Marina, dont la Villa Rosario. Ces manoirs ont été construits par des émigrés ayant fait fortune au Mexique, Pérou, Argentine… Ils sont très imprégnés des pays latino-américains.
J’ai décidé de m’y arrêter alors qu’Hélène et André ont décidé de continuer. Il est vrai que nous n’avons parcouru que vingt petits kilomètres. Etant donné la fréquentation importante du Chemin, je ne veux pas prendre le risque de parcourir une longue distance pour trouver un refuge. D’autant que je me sens un peu flapi.
Alors que nous prenons un verre de bière sur une terrasse en bord de mer, nous découvrons que la grande villa devant laquelle nous nous trouvons abrite l’auberge de jeunesse. Je décide d’y passer la nuit. Nous nous quittons donc et je m’installe. En revenant de ma douche réparatrice, je découvre qu’Hélène et André ont changé d’idée. Ils ont choisi la raison et donc décidé de rester.
Je profite du temps clément pour me balader. La cité est belle et possède de jolies villas cossues. Je prends le temps de me tremper les pieds et le torse dans cette mer iodée. Je ne suis pas trop mer, donc nager n’est pas mon truc. Le lieu, même s’il est fréquenté, est très lumineux. Ensuite, je passe une demi-heure à me prélasser. Au-delà, je m’ennuie et repars me balader comme si je n’avais pas suffisamment marché.
Le soir, nous décidons d’aller sur le port, la passion d’André étant particulièrement forte pour tout ce qui touche les bateaux. Nous allons terminer la soirée dans un restaurant où l’on sert du poisson, comme à San Vicente. Si le repas fut moyen, tourisme oblige, l’ambiance fut agréable. Il est 22h00 quand nous rentrons, il est temps de se reposer.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.