Ce matin du 18 mai 2016, me voici parti pour mon cinquième départ vers Santiago. Il y a quelques jours, j'ai eu le plaisir et l'honneur d'en parler au cours d'une conférence devant 75 personnes environ, attirées par ce Chemin que beaucoup espèrent faire un jour. Si le sujet était de faire le lien avec la démarche initiatique, il n'en demeure pas moins vrai qu'en dehors de la conférence, beaucoup de questions plus profanes m'ont été posées sur son déroulement, le prix que cela coûte, les lieux où l'on dort, etc....
Mon départ du chemin de liaison fut donc de Dijon pour rejoindre dans un premier temps Paris par bus (Megabus), Charles de Gaulle par RER, un vol Vueling non onéreux, le bus pour le centre de Séville (ligne EA), l'hôtel Somay, un petit déjeuner. En tout, douze heures de voyage avec un temps d'attente à l'aéroport Charles de Gaulle de près de cinq heures. Quelques aléas... Un départ du bus avec 45 minutes de retard... Mais c'est cela aussi cheminer, faire face avec sérénité, sans être grognon comme je l'ai vu au départ du bus. J'en ai souri... Une arrivée à plus de minuit à Séville... Voilà pour les aspects materiels.
Sur le plan plus personnel, Mammie Clémence, 92 ans, m'a demandé d'emmener les cendres de son compagnon décédé il y a trois ans à l'âge de 97 ans, compagnon pendant plus de 65 ans, et qui se trouve être de le père de ma tendre épouse Pauline. C'était en effet le voeu de René de voir ses cendres répandues dans la mer. Il fut pendant la Seconde Guerre mondiale infirmier sur un bateau américain. C'est donc avec ces cendres que je suis parti, bien calées au fond de mon sac. Je sais que certains d'entre vous penseront au film merveilleux et émouvant The Way. C'est en regardant le DVD que Clémence s'est décidée à se séparer des restes de son compagnon. Je les repandrai au gré du Chemin et sûrement à Fisterra. Il aurait aimé ce geste, car s'il fut parfois un homme sévère, il avait un sens de la spiritualité très profond.
Mon arrivée coïncidait avec la finale de la coupe d Europe de football remportée par... Séville. A une grosse ambiance dans les rues et les bars. La police était très présente. Je rejoins le Samay Hotel àù j'avais réservé. Il est 1h30 du matin et je suis un peu fatigué de ce voyage. Demain, QAc'est le départ sur la grande voie.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.