Etape 87b (2015) – les ruines romaines de Conimbriga
Pensée de René Daumal : « La vie est faite de naissances secrètes. »
Située sur un éperon triangulaire limité par deux vallées encaissées et ravinées, Conímbriga fut créée par les Celtes. Briga en langue celtique désigne une zone fortifiée. Le site situé sur l’antique voie reliant Lisbonne à Braga fut occupé par les troupes romaines de Decimus Junius Brutus Callaicus en 139 avant J.C., devenant la capitale de la province de Lusitanie. Les Cunétes, peuples celtes locaux, furent assimilés et participèrent au développement de la cité.
Au siècle suivant, avec le développement de l’Empire romain, au 1er siècle avant J.C. sous le règne de l’Empereur Auguste, la ville change de statut et s’agrandit avec la construction du forum, de l’amphithéâtre et des thermes. Quant à l’architecture domestique, elle s’est développée vers le début du IIIe siècle de notre ère avec la construction d’une insulae (immeuble d’habitation collectif), et de somptueux domus (habitation urbaine unifamiliale). La cité romaine est alors à son apogée. Les ruines gardent dans la pierre les souvenirs de la splendeur d’antan. Nous nous retrouvons parachutés hors du temps au cœur de la civilisation romaine.
Plus tard, après la présence impériale romaine, une basilique à trois nefs fut construite par les Wisigoths au centre du village. La présence de cette basilique et de deux tombeaux dont les squelettes sont visibles sous une plaque de verre atteste de l’arrivée de la christianisation en ces lieux.
Sous les attaques des Suèves, la ville est ravagée, la population s’enfuit pour se réfugier à l’actuelle ville de Coimbra (l’antique Aeminium) vers laquelle je me dirige demain. Le site est classé comme monument national.
Ce que j’ai retenu, c’est l’importance des ruines sur une vaste superficie évaluée à plus de treize hectares. La cité vidée de ses habitants est progressivement oubliée. Elle est en quelque sorte redécouverte à l’époque moderne, vers 1930 presqu’intacte. Le très bon état des ruines permet aux archéologues de faire d’importantes fouilles et études du site qui sont toujours en cours. Ce que j’ai principalement apprécié, c’est la beauté des mosaïques restaurées qui comptent parmi les plus belles de la péninsule Ibérique. Elles témoignent du raffinement de cette civilisation. Elles occuperaient une surface de plus de 1 500 m² selon ce qui est indiqué.
Ces mosaïques utilisent abondamment le motif du swastika, un nom sanscrit signifiant « bien, il est ». Ce motif fut, comme nous le savons, détourné de son origine et de son sens profond par Adolf Hitler sous forme de croix gammée. Pour les Romains, elle représentait un symbole solaire porte-bonheur. Pour d’autres philosophies ou religions comme l’hindouisme, le jaïnisme ou le bouddhisme, son sens est bénéfique.
Quant aux maisons, celle du patricien Cantaber, la maison des Jeux d'eau dont on perçoit le faste et l'harmonie reste de nos jours l’une des plus grandes demeures du monde occidental romain.
Profitez bien de ces quelques photos.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.