Etape 48 - Cebreros - 17 km - (1 197 km)
Au moment du départ, le temps est incertain. Cela me fait hésiter entre prendre le chemin avec le risque de la boue ou prendre la route plus sûre. En fait, question idiote car pour l'instant il pleuviote. Donc, direction le chemin. Pour la seconde fois depuis mon départ, j'ai mis mon kway rouge. C'est important de porter des couleurs voyantes par sécurité en cas de pépin.
San Martin de Vadeiglesias - ciel couvert.
Après le premier détour qui me ramène vers la route goudronnée, la pluie augmente. Nouveau questionnement d'autant que cette fois-ci, le chemin est quasiment invisible parmi les grandes herbes mouillées. Le risque d'une telle situation est tout simplement de se tordre la cheville ne sachant pas où poser sereinement le pied. À quelques centaines de mètres, je vois que le chemin est plus consistant et plus large tout en longeant une nouvelle route.
La pluie tombe de plus belle. Je fais un arrêt d'autant que le tonnerre gronde. J'y vais ? J'y vais pas ? Et puis, seule la nature est capable de cela, le ciel s'éclaircit et timidement le seigneur soleil me fait signe. Alors, j'y vais car cela semble sauvage, et j'aime cela. Cela m'a manqué depuis le début de mon parcours. C'était trop net, trop organisé et j'ai besoin de la nature un peu incontrôlée.
Des chemins au milieu de la nature sauvage - ce Levante, il me surprend.
Et je vais être servi. C'est beau, magnifique avec ces grands rochers, ces passages au milieu de l'herbe détrempée. Les photos en disent plus que des mots qui forcément amoindrissent les émotions ressenties. On est dans le monde celtique du temps jadis du peuple des pierres.
Le monde romain est, comme sur la via de la Plata, présent avec ces ponts très bien conservés. Comme je sais que l'étape sera courte, prenons le temps de vivre ces moments. Le seigneur soleil à daigné être présent mais sans ses dards. Profitons-en.
Et comme sur la via de la Plata, le monde romain réapparaît. Il est vrai que nous ne sommes plus loin de Salamanque.
Un dernier raidillon assez marqué, et me voilà à Cerebros, une cité de trois milles cinq cents habitants. Elle est plus grande que je ne l'avais imaginé de prime abord. La mairie m'envoie à l'albergue qui se trouve désormais à la piscine municipale. J'y paye mon ecot, huit euros, pour mon logis dans un endroit très bien tenu au mobilier de qualité.
On n'est pas loin du but, alors je prends le temps de savourer.
Le soir, c'est Allemagne-France en football, et vous savez qui a gagné ? La France en finale contre le Portugal, j'y crois à peine. Sans être défaitiste, je ne pensais pas sincèrement cela possible. Comme quoi, tout arrive. C'est Joao qui est embêté. Qui supporter avec sa double culture portugo-francaise ?
Cebreros - une albergue de qualité à la piscine municipale.
À suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.