Etape 49 - San Bartolome de Pinares - 16 km - (1 213 km)
La Pizzara, le nom de l'albergue, n'étant pas ouverte, je descends en ville pour prendre un café bénéfique. En effet, le groupe de jeunes hébergé à l'albergue a fait pas mal de bruit très tard. Même si j'en ai fait les frais, je le comprends car étant jeune, au siècle dernier, j'étais moi-même assez volubile et remuant. Il faut que jeunesse se passe. Bon, passons sur le passé. Le vieux radote.
Courte étape aujourd'hui car celle prévue au guide permettant d'aller jusqu'à Avila fait trente-sept kilomètres avec deux grosses montées de col. C'est bien pour les jeunes, bien que..., mais surtout pour les " bien en jambes ". Bref, pas trop pour moi. Donc, coupure en deux avec une quinzaine de kilomètres aujourd'hui. Cela paraît peu, mais c'est à une véritable étape de montagne à laquelle je fais face.
Et déjà trois cents mètres de dénivelé positif sur quatre kilomètres.
Tout débute par une longue montée de quatre kilomètres qui me fait passer de sept cent cinquante mètres d'altitude à mille soixante-huit mètres, soit pour les spécialistes un peu plus de trois cents mètres positifs. Un beau démarrage que je grimpe assez bien.
Cela monte, monte pour arriver au Puerto de Arrebataça à 1 068 mètres.d'altitude.
Ensuite, c'est de la balade en moyenne montagne que renieraient pas mes amis Savoyards. C'est beau, splendide, j'en prends plein les yeux à tel point, comme c'est souvent le cas avec moi, je m'arrête pour en profiter. J'ai le temps et de toute façon, je le prends. Je vais même faire une pointe à plus de douze cent cinquante mètres.
Nouveau changement de paysage,cela devient plus sec.
De temps en temps, il faut repasser sur la route goudronnée. Mais, c'est pour éviter de passer dans des vallons. Et, c'est super bien fléché. Nos baliseurs devaient trouver lourd le pot de peinture jaune car on ne peut la manquer. Sourire du chef !
J'ai croisé des animaux sauvages tels que par exemple ce couple de loups gris, à moins qu'il ne s'agisse de chiens sauvages. Lorsqu'ils m'ont vu arriver, ils se sont enfuis en entrant dans une forêt. Donc, superbe étape comme cette descente sur San Bartolome de Pinares, descente rapide de plus de deux cents mètres. Un vrai plaisir que cette journée.
Que dites-vous de cette beauté ?
Hébergement dans un refuge municipal de six lits, d'une grande simplicité, à accès libre. Vers dix-sept heures, arrivée d'un marcheur espagnol accompagné de la responsable. Pas très causant si bien qu'il part en m'enfermant puisque seul lui avait la clé. Lorsque j'ai voulu sortir à mon tour, me voilà coincé. Il m'a fallu passer par la fenêtre des toilettes soutenu par un habitant qui doit bien rire de l'histoire qu'il va raconter j'en suis sûr avec moult détails. Quant à moi, cela me rappelle des souvenirs de jeunesse, j'étais plus souple alors.
Que du plaisir.
J'ai pu faire mes courses car il n'y a pas de lieu pour manger ici. C'est ce j'appelle une journée à dix euros. Bien sur, en revenant, nous nous sommes expliqué et le pauvre était encore plus géné que moi. Problème de compréhension linguistique. Cela a bien fait rire mon épouse chérie que j'ai eu au téléphone.
Demain, l'étape ne fera que vingt-deux kilomètres mais je sais déjà que je devrais remonter jusqu'à plus de treize cents mètres. Quelle richesse de paysages, ce Camino Levante.
À suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.