Etape 55 - Nava del Rey - Siete Iglesias de Trabancos - 24 km - (1 344 km)
Je ne savais pas ce matin en me levant que ma journée serait bousculée, sinon plus, par des événements s'étant déroulés au cours de cette nuit de fête nationale en France. Si bien, que j'ai trouvé nécessaire de partager avec vous, au cours de ma halte au quinzième kilomètre, ce message écrit sans reflexion sur Facebook que j'ai retranscrit ci-dessous.
" En sortant de la sérénité du couvent des Carmes de Médina del Campo où j'ai passé la nuit, je viens d'apprendre dans un bar où je prenais le café l'horible attentat de Nice et ses dizaines de victimes innocentes. Innocentes car leur seul tort était de vouloir partager des moments de bonheur, et pour certains, de gagner simplement leur vie. Mon coeur pleure de cette folie, comme j'ai pleuré dans la solitude du Chemin en prenant rapidement la route. C'est ainsi sur le Chemin, les émotions sont décuplées et je n'en ai nul honte. Au contraire.
Un dessin de Plantu qui en dit plus long qu'un discours. C'est cela aussi le Chemin, être loin tout en étant à l'écoute du monde qui nous entoure.
Quand les fous comprendront que ce qui fait notre richesse, c'est justement nos différences car elles sont source d'enrichissement mutuel. Nous avons la chance d'avoir une belle devise : Liberté, Égalité et surtout Fraternité. Cette Fraternité a du sens pour notre pays, pour notre France, car nous devons être les seuls au monde à le crier haut et fort. Vive la République, vive la France.
Je voulais partager avec vous ce moment d'émotion et de réflexion sur le Chemin. Alain. "
Bien entendu, les photos prises ce jour vaudront tous mes discours sur le Chemin. Tout autre commentaire me semblerait déplacé face à cette tragédie qui nous atteint tous.
Une lumière au loin brille dans les ténèbres, et il va falloir travailler pour éliminer les mauvaises herbes.
Devant m'arrêter normalement dans un gite communal, j'ai préféré aller dans un hôtel situé sur une aire d'autoroute pour suivre cette actualité qui me touche profondément. J'ai apprécié les reportages de la télévision espagnole qui a donné une large part à l'événement nicois. Sans oublier les personnes rencontrées qui ont compaties à notre drame.
Et peut-être que le chemin de nos frères en humanité va se dégager. J'en ai l'espoir.
À suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.