Étape 2 : Aubignosc - Peyruis (Les Grandes Mollieres) : 18 km (30 km)
Départ vers 9h00 après un petit déjeuner simple mais copieux. Si vous passez par là, je vous recommande la gentillesse de ces accueillants, Mr et Mme Imbert (La Feniere à Peipin).
Tout commence bien, chemin agréable. Passage à Aubignosc puis traversée de la forêt domaniale du prieuré. Le temps est agréable et chaud, ce qui fait qu'au bout d'une heure, je ne porte plus qu'une chemise multipoches sans manches.
Erreur de parcours au passage du ravin de Maurieu. Je pense, à tort, que le chemin est dans la continuité et de fait, continue tout droit en escaladant le bord du ravin. Mal m’en a pris. Il fallait rester dans le ravin et prendre un chemin en sous-bois mal indiqué. Une heure de perdue en étant obligé de tourner en rond pour rechercher des marques et revenir sur mes pas. Bref mes amis, les aléas du chemin. Puis, la rencontre de six vetetistes avec lesquels je partage le chemin rocailleux dans une descente. Bien sûr, je m’écarte. Il est vrai que nous sommes le week-end de Pâques.
J'arrive enfin au plateau où se situe l'ancien village de Châteauneuf en ruine. Ce village comprenait autrefois un château féodal détruit en 1793, et une chapelle dénommée Notre-Dame-de-l’Etoile. Subjectif lorsque l’on est sur la voie de Compostelle et de Rome. Petit arrêt buffet devant l'arbre de la fraternité. Tout un symbole.
Puis, le sentier me mène par un petit détour aux ruines d'une ancienne chapelle dédiée à Saint Antoine. J’y suis accueilli par des tintements musicaux générés par le vent agissant sur des tubes de différentes dimensions. Étonnant ! On se croirait en Asie.
Descente vers Les Chabannes. L'ancien nom était accolé autrefois au terme de Charbonnier. Ce n'est pas sans me rappeler les Bons Cousins Charbonniers de la forêt de Chaux (près de Dole) dont j'ai écrit l'histoire et la symbolique dans les Mystères du Jura.
J'avais l'intention initiale de dormir au monastère de Ganagobie disposant de quelques places. Mais, lorsque j’ai voulu confirmer mon arrivée, le père hôtelier m'a indiqué qu'il n'y avait plus de place alors que la semaine précédente, il m'avait confirmé mon accueil. Bref, que dire ? Sans commentaire. Il me faut trouver un autre lieu de repos. Je choisis de m’arrêter au plateau des Mollières.
Direction Chante-Puvine en suivant la route royale. Au carrefour, arrêt devant une construction réalisée par un entassement de pierres. Je décide d’emprunter la piste hors-GR qui doit me mener à mon accueil du soir, Les Grandes Mollières. Grande descente pierreuse pour rejoindre la route du Clos, puis la route départementale. Par la route de Malefougasse, je rejoins le gîte
Petite étape peut-être, mais bien escarpée.
Peu à peu, le gîte se remplit. Dans cet ancien relais de poste, il est prévu pour le soir le repas d'un petit mariage réunissant une vingtaine de personnes. Nous nous y mélangerons pas, mais certainement que la qualité du repas du soir fut influencée par cette présence. Les produits locaux sont de mise.
Côté hébergement, la partie gite de cette maison d’hôtes se remplit de la présence de 14 cyclistes effectuant des randonnées idoines dans la région montagneuse des environs. Aucun autre marcheur. Ce qui veut dire que toutes les conversations tournent autour de la technique, des performances… Bref, je me sens un peu seul… Comme dans tous les dortoirs de gîtes, il y eut quelques ronfleurs. La vie du chemin.
Alain Lequien – Bourguignon la Passion.