Étape 27 : Bourg-de-Bigorre - Bettes - Col des Palomières - Bagnères-de-Bigorre : 21 km (691 km)
Reprise du Chemin par un chemin longeant le camping. Il a plu pendant la nuit, et la nature en porte encore les traces si bien que nos chaussures sont trempées. Puis, c’est la reprise de la route qui doit nous mener à Bourg-de-Bigorre. En passant, nous sommes attirés par ce chat se prélasser sur une meule, et qui nous regarde passer. Il doit se dire : c’est qui ces gens qui passent si tôt ? Peut-être digère-t-il une proie pris dans le champ ?
A Bourg, cette vision d’une maison portant des traces du bouddhisme.
Nous décidons de ne pas passer par Escaladieu, ce qui réduit l’étape de quelques kilomètres. Au fond de moi-même, j’aurais bien voulu y aller, mais je ressens la fatigue accumulée depuis mon départ. Je me sens un peu las bien que je me ravitaille souvent. Ce sera pour une autre fois.
Nous prenons la direction de Bettes par une petite route raide, et notre décision va nous permettre de vivre un de ces moments que j’aime. En effet, en passant devant une maison, nous allons avoir la bonne surprise d’être invités à partager le café. Superbe moment de convivialité et d’hospitalité.
Un grand moment de partage.
Nous reprenons le chemin en ayant au loin cette belle vision du Pic du Midi.
Et puis, lors de la montée d’un chemin en forêt, voilà que j’ai un gros coup de mou, un de ces coups de barre qui m’arrivent parfois. Plus rien, je n’ai plus d’énergie, j’ai beaucoup de mal à avancer. Quand je suis seul, ce n’est pas grave. Je m’arrête, je fais parfois un somme après m’être restauré. Mais, en groupe, c’est plus voyant. Il me reste surement un peu de fierté peut-être mal placée.
Obligé de ralentir ma marche, je reste en arrière et me laisse distancer. Mes compagnons de voyage s’en sont rendu compte, je leur dit d’avancer. De temps à autre, l’un d’entre eux m’attend malgré tout. Avant de reprendre la route asphaltée, nous faisons halte. Je prends un fruit. Je sens que cela revient sous condition de ne pas forcer la vitesse. Je ferais la montée du col des Palomières à mon rythme.
Le pic du Midi.
Au sommet du col, Sylvie et Laurent nous parlent de Loulou, le restaurateur qui possède Le refuge des Chasseurs au col, à Gerdes. L’an dernier, alors qu’ils étaient en difficulté n’ayant plus de provisions, Loulou leur a apporté une aide appréciable. Devant ce grand cœur de la fraternité du Chemin, ils s’étaient promis de lui ramener un souvenir de Saint-Jacques de Compostelle. Et aujourd’hui, ils veulent lui remettre.
Nous l’accompagnons et cette remise a lieu en tête à tête. C’est leur histoire. Ensuite, Loulou accepte de nous servir à manger. Plats de charcuterie, cidre, salade… tout nous est servi en grande quantité pour un prix modeste. Quand je vous dis que c’est un « grand bonhomme » notre Loulou. Une adresse à retenir par tous les cheminants et pèlerins.
Décidemment, cette journée fut pleine d’émotions.
Nous descendons maintenant vers Bagnères-de-Bigorre. Nos deux compagnes rencontrées au Mas-d’Azil cessent leurs cheminements. En effet, l’une d’entre elles doit rentrer pour la reprise de son travail. Avant de prendre le taxi pour Lourdes, nous partageons un pot de départ. Nous restons maintenant à quatre pour rejoindre l’accueil paroissial Notre-Dame.
Nous y sommes accueillis par un hospitalier qui nous donne nos chambres. Nous devons nous débrouiller pour le repas du soir et le petit-déjeuner du matin.
A suivre. Bourguignon la passion.