Étape 1 : Paris - Massy-Verrières : 17 km (17 km)
Quittant ma famille, je rejoins ce lieu mythique entre tous qui est cette Tour Saint-Jacques, ancienne tour de l’église Saint-Jacques-la-Boucherie dont je parle longuement dans mon dernier ouvrage. Ce n’est naturellement pas la première fois que je m’y rends. A chaque fois, j’ai une pensée profonde pleine d’émotions pour mon ami Jean Brun alors président de l’association qui s’occupait de la tour. Véritable éveilleur, par ces visites toujours riches pour la transmission, tu m’as ouvert les yeux à l’étude cabalistique et au symbolisme de l’architecture. Où que tu sois, Jean le bien-nommé, merci.
Est-ce pour cela qu’inconsciemment, j’ai profité d’une visite organisée pour revivre ces moments intenses ? Dix euros pour gravir ces 300 marches, le prix m’est apparu excessif. Mais, bon ! Ce fut une grande déception avec une guide qui malheureusement ne fut pas à la hauteur, livrant un texte appris par cœur. Elle conta certes l’histoire de la tour, mais donna de fausses informations sur le Chemin de Compostelle qui n’existerait que depuis le XIXe siècle… J’ai eu beau lui parler, en privé, des écrits d’Aimery Picaud, de Nicolas Flamel, j’avais l’impression de parler à un mur. Oui, très déçu que l’on réduise ainsi l’histoire de cette tour.
Paris : Tour Saint-Jacques - la montée dans les profondeurs et la statue de saint-Jacques.
Direction Notre-Dame où je ne peux entrer pour l’office car les sacs sont interdits. C’est la réalité de notre civilisation actuelle et la peur des attentats. C’est normal, je le comprends bien. Il en est de même d’ailleurs à Santiago où existe une solution de dépôt. Pas ici. Ma présence semble intéresser plusieurs touristes qui veulent faire des photos. Ça-y-est, puisque nous ne sommes pas comme tout le monde, nous faisons partis des souvenirs vite oubliés de leur passage en France.
Je traverse la Seine et prend la rue du Petit-Pont qui représente le début de la rue Saint-Jacques. J’y découvre l’église Saint-Julien-le-Pauvre, une église médiévale aujourd’hui utilisée par l'église grecque-catholique melkite de Paris. Elle est hélas fermée. Autrefois, un hospice accueillant les pèlerins et pauvres voyageurs lui était associé.
Continuation sur la rue actuelle de Saint-Jacques pour arriver à l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas. La messe vient de se terminer, les officiants étant loin d’être accueillants pour les passants à sac à dos comme moi. On me fait signe d’entrer et de la visiter rapidement car l’église doit être fermée. Pas trop cool ces gens !
Jadis, il existait ici une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jacques-du-Haut-Pas nommée ainsi en souvenir de frères hospitaliers venus la localité d’Alto Pascio, près de Lucques (Toscane) en 1180. Ils ont fondé un hospital dont la chapelle servit aux paroissiens d’alentour. L’église actuelle la remplaça au XVIIe siècle. Non seulement on peut admirer une boiserie représentant La Vierge apparaissant à saint Jacques du XVIIe siècle, une des légendes du Chemin, mais aussi une statue ancienne de Monsieur Jacques en pèlerin.
Eglise Saint-Jacques-du-Haut-Pas : apparition de la Vierge à saint Jacques - statue saint Jacques. .
Reprise de la montée de la rue Saint-Jacques en suivant les marques rouge-blanche du GR pour arriver à la porte d’Orléans. On s’y perd un peu sauf que l’on sait que l’on doit passer de l’autre côté du périphérique. Après des tâtonnements, je trouve enfin la rue de la République qui ne comporte aucun marquage. Bizarre quand même pour une ville qui abrite l’église de Saint-Jacques le Majeur. Un manque évident de prise en compte de la collectivité des cheminants et pèlerins qui traversent leur cité. Ce serait à cause d’intervenants locaux qui indiquent que ce n’est pas un chemin historique. Et alors ? Nous sommes au XXIe siècle, et où est l’hospitalité de cette ville ?
Bref, j’arrive enfin à l’église susnommée qui est bien entendu… fermée. Dommage. Construite juste avant la Seconde Guerre mondiale, elle n’a pas de clocher et
abriterait le fragment d’une relique (?) de saint Jacques en provenance d’Arras enfermée dans le caveau du nouvel autel fin 2016. Sans oublier la fresque illustrant la vie de Saint-Jacques peinte entre 1947 et 1949 par un collectif d’artistes dirigé par André Auclair et Robert Lesbounit. Dommage pour moi, je ne la verrais pas cette fois-ci.
A quelques pas de là, je prends un café au café situé derrière la statue érigée en hommage à Coluche, un enfant du pays honoré par la cité. On doit cette salopette de bronze de 1,57 mètre de hauteur à un sculpteur local, Guillaume Werle.
Reprise du chemin. Il existe de nombreuses marques de parcours, mais rien sur Compostelle… Il en sera de même à Chatillon. Je me suis égaré à deux reprises. Merci Messieurs les élus de faire quelque chose pour éviter aux pauvres pèlerins de s’égarer.
Tout va bien aller lorsque j’arrive à la gare Chatillon-Montrouge. Il suffit maintenant de suivre le fléchage de la coulée verte du sud-parisien. Je la découvre, et je la trouve fantastique car par moment, on a plus l’impression d’être en ville. Bien balisée, c’est agréable, on n’a pas trop de questions à se poser. Et les personnes croisées sont sympas et n’hésite pas à dire bonjour ou de faire un signe de la main. Que dire, sinon déguster ces quelques clichés.
Quelques clichés de la Coulée verte du sud-parisien.
Je termine ce parcours à Massy-Verrières où je prends le RER pour rentrer au bercail de ce jour. Belle journée.
A suivre. Bourguignon la Passion.