Étape 6 : Chevilly - Gidy - Saran - Orléans : 26 km (157 km)
Je quitte l’hôtel après un petit-déjeuner copieux, tout étant en libre-service, et avec un hôtelier qui me pousse à la consommation. « Profitez-en, me dit-il, vous avez du chemin à faire. Vous devez prendre des forces. » Ce genre de commentaire est assez rare de la part d’un hôtelier pour le citer.
Je reviens en arrière pour passer sur la passerelle bleue passant au-dessus des voies de la ligne de chemin de fer afin de rejoindre la route passant sous la voie de l’aérotrain. Petite route départementale suivie d’une voie agricole passant près d’une ferme qui va me mener progressivement à Chevilly.
En route, je m’aperçois que j’ai conservé la clé de ma chambre : je suis décidément tête en l’air. Après un coup de fil à l’hôtel pour les prévenir, je la laisse chez un buraliste. C’est l’occasion de prendre un café.
Puis de nouveau, je chemine le long d’une nouvelle route départementale en direction de Gidy. Une biche traverse la route à une cinquantaine de mètres pour se réfugier dans un champ de maïs. Un peu plus loin, je croise un joggeur. Au-dessus de ma tête passe à plusieurs reprises un avion de transport militaire. A priori, le pilote doit être en formation pour décoller et atterrir sur une base voisine.
Petit à petit, j’arrive à Saran où je déjeune dans un restau-marché. Il y a peu de monde, et la dame qui a préparé le plat a bien rempli mon assiette. Elle m’offre même le café tout cela pour moins de dix euros. Merci !
L’arrivée à Orléans est plus rapide que je ne l’avais supposé. J’arrive à la statue de Jeanne d’Arc dite la Pucelle d’Orléans qui, arrivé avec un convoi de ravitaillement, insuffla tant d’énergie aux soldats qui défendaient la ville que les Anglais levèrent le siège en mai 1429. On connait la suite de son histoire telle que les historiens la content.
Puis, c’est la visite de la cathédrale gothique Sainte-Croix de 136 mètres de longueur. Édifiée sur les bases d'un ancien temple romain datant du IVe siècle, la première église disparut en 989. La première cathédrale construite vers le XIIIe siècle fut détruite par les Huguenots en 1568. Elle aurait abrité, selon la tradition, un morceau de la « Vraie Croix » conservé comme relique. Elle fut reconstruite sur l’ordre d’Henri IV trois ans après la signature de l’Édit de Nantes et fut achevée deux siècles plus tard.
Au cours de ma visite, un téléfilm était en tournage. Alors que je sortais par la porte latérale pour répondre à un coup de téléphone, je suis sorti sur… Michèle Bernier, l’actrice bien connue. C’était pour un téléfilm de France 3 « Meurtres à Orléans ». J’adore cette fille du Professeur Choron dont elle a gardé le sel et le caractère bien trempé.
Après mon installation au gite, où je retrouve un pèlerin et un peu plus tard, Sophie rencontrée à Angerville, je me rends au square de l’hôtel de Ville pour admirer la façade de la chapelle Saint-Jacques qui y a été transportée en 1882. Située à l’origine rue des Hostelleries, elle était une halte pour les pèlerins qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle. Les pèlerins faisaient alors étape à la Maison de la Coquille, sise rue de la Pierre Percée. De style gothique flamboyant, elle fourmille de détails architecturaux, telles ces statues représentant animaux fabuleux, personnages fantastiques, guirlandes de fleurs, et ces deux coquilles Saint-Jacques posées sur un rebord.
Orléans : façade de la chapelle Saint-Jacques.
A suivre. Bourguignon la Passion.