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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Bonne nuit très calme. En regardant par la fenêtre, je m’aperçois qu’il pleut abondamment. Ce sera une journée mouillée. Descendant avec mon sac, je prends mon petit-déjeuner. Il n’y a pas grand monde. Une petite discussion avec une femme qui termine son séjour et qui doit prendre le bus pour Cannes, et me voilà parti par la route sous une pluie battante. J’espère qu’il n’en sera pas de même toute la journée.

Je passe en surplomb de la Pointe de l’Aiguille et me demande si je dois continuer sur la route ou prendre, lorsqu’ils se présenteront, les chemins au milieu des rochers. Toujours ce dilemme lorsque la pluie est forte.   

La pluie se calme un peu, je décide de profiter du décor du massif de l’Estérel, ces roches volcaniques brunes et ocre qui en font sa réputation. Suivant le marquage du chemin, je passe non loin de la grande statue métallique de Notre-Dame d’Afrique. Copie de celle de la cathédrale d'Alger, elle permet aux Français d’Algérie d’en conserver le souvenir. Quelques jours après mon passage, le 1er mai, devait s’y célébrer le pèlerinage annuel regroupant cette communauté diverse. Haute de douze mètres en acier spécial, elle fut inaugurée en 2014. La stèle porte les symboles des trois religions du Livre : l’Étoile de David, le Croissant et la Croix, elle porte cette inscription : « Le pardon n’est pas l’oubli ».  

La marche est tranquille et après une belle montée complémentaire, je me retrouve à rêver devant ces paysages chaleureux. Personne en vue. Je passe au col de Théoule suivi de celui de Notre-Dame. De belles montées où je suis assez à l’aise. J’ai quitté les Alpes-Maritimes pour le Var. De temps à autre, la pluie fait sa réapparition. De nouveau, je me rapproche de la côte méditerranéenne.

Progressivement, je redescends en suivant plusieurs ravins, passe au col de Belle-Barbe et prends la direction d’Agay. En effet, il pleut violemment à verse maintenant. Je suis complètement trempé et j’ai froid. Pas question de rejoindre Saint-Raphaël dans ces conditions orageuses. Je me donne comme nouvel objectif de récupérer ma voiture stationnée à Menton, et de la ramener à Fréjus. Le moyen de récupérer aussi des vêtements secs plus chauds pour la suite de mon périple.

À Agay, je me rends à la gare. En ces périodes de grève des cheminots, les trains sont rares dans cette petite station. En fait, en regardant le détail de la ligne, je dois me rendre d'abord à Saint-Raphaël pour attraper un train en direction de Cannes, puis un autre vers Menton. Le prochain train annoncé est dans deux heures.  

Retour en ville pour aller boire quelque chose de chaud et manger un morceau en attendant. C’est alors qu’apparait Didier porteur d’un sac à dos et de son matériel de pêche.

Devant le peu de prises de poisson, il a demandé à son épouse de venir le rechercher. Nous entamons le dialogue et je découvre qu’il a déjà parcouru en partie le Chemin. Il se propose de m’amener à la gare de Saint-Raphaël distante d’une dizaine de kilomètres. J’accepte avec plaisir. Il faut savoir le faire sans honte quand la générosité s’exprime. C'est l'occasion d’un bel échange d’autant que je découvre qu’il possède mon ouvrage, Les mystères de Saint-Jacques de Compostelle. Encore un hasard heureux…

Arrivé à la gare, vingt minutes plus tard, je suis dans le train en direction de Cannes, puis quatre-vingt-dix minutes plus tard, à Menton où je récupère ma voiture. Une grande chance.        

Retour classique en suivant en partie les cités traversées à pied. J’arrive vers 20h00 à l’auberge de jeunesse de Fréjus où je vais passer la nuit. Il y a peu de monde, je suis seul dans la chambre de quatre. L’accueillant me permet d’y garer la voiture jusqu’à mon retour d’Arles. Comme il n’y a pas de quoi diner, je vais manger un morceau en ville.

Journée forte, harassante, qui aurait pu être galère. Tout se termine bien. Merci, le hasard…  

À suivre.

Alain, dit Bourguignon la Passion.

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A
On a été souvent nous balader dans ce Massif de l'Estérel... mais Notre Dame d'Afrique n'était pas encore là à ce moment-là... dommage !<br /> Gilbert
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A
Oui, c'est impressionnant même sous la pluie. On m'a dit que nombreux sont les anciens d'Algérie qui y viennent de loin. Amitiés. Alain