Étape 9 : Domaine La Gayolle – Tourves – pont de Mazaugues - Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (La Farlède) : 17 km (215 km)
Très bonne nuit dans un lit confortable, petit déjeuner copieux pris avec mes hôtes. Il faut reprendre le cheminement en direction de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume où mon ami Gilbert doit me retrouver cet après-midi. Ensemble, nous gravirons la Sainte-Baume, visiterons la grotte et nous rendrons à la chapelle du Saint Pilon.
Jacques m’avait proposé de me ramener à Brignoles pour effectuer le trajet entre Brignoles et Saint-Maximin dont une partie suit quasiment l’ancienne route nationale 7 sur plusieurs kilomètres. Finalement, je choisis de partir de chez mes hôtes pour rejoindre Tourves à cinq kilomètres de là et retrouver le tracé du chemin de grande randonnée.
En fait, je vais être obligé de choisir une autre route. Arrivé à Tourves, je suis le fléchage du GR dans la cité, passe près du parc des sports, gravit une pente... Mais, pris d'un doute, je reviens en arrière, car ce fléchage me mène en direction du sud alors que Saint-Maximin se situe au nord-ouest. De loin, je découvre les ruines du château sur la butte dont l’un des seigneurs a marqué l’histoire de la Provence.
En 1767, Joseph-Alphonse de Valbelle hérita du château ainsi que de nombreux titres de noblesse : comte, marquis... Transformant le château médiéval en une riche demeure, amoureux des lettres et des arts, il reçut de grands artistes et penseurs de la fin du XVIIIe siècle tel Diderot, Voltaire…
Il organisait de grandes réceptions qui firent sa renommée. Il fit bâtir une colonnade de style grec devant laquelle se jouaient des pièces de théâtre, ériger un obélisque de vingt-quatre mètres de haut, réplique de celui de Sextius à Rome. Dans le parc à la française, une volière, des statues grecques, romaines et égyptiennes, des arbustes exotiques, une pyramide... Aujourd’hui, il n’en reste quasiment que des ruines.
À Tourves, un marcheur du cru me remet en direction de Saint-Maximin ne sachant pas où passe le tracé de Compostelle. Il me conseille de suivre l’ancienne route de Marseille. Si ce n’est pas le chemin officiel, il va me mener vers ma destination en passant et en longeant en partie le canal de Provence, puis le pont de Mazaugues. Dix-sept kilomètres parcourus quasiment uniquement sur l’asphalte.
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume : la basilique Sainte Marie-Madeleine.
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, une petite cité au passé prestigieux. De 1790 à 1795, elle avait pris le nom de Marathon en honneur de Marat. Lucien Bonaparte, frère cadet du futur Napoléon 1er s’y maria avec la fille de son aubergiste. Actuellement, la grande place est en travaux.
Ma visite principale est pour la basilique Sainte Marie-Madeleine dont la silhouette trapue attire le regard. Selon la tradition, c’est ici que serait ensevelie la sainte au cours du 1er siècle de notre ère, après avoir passé une trentaine d’années de pénitence dans la grotte de la Sainte-Baume (ma prochaine étape). La présence de ses reliques dans la crypte en constitue le troisième tombeau de la chrétienté. Ces reliques d’ailleurs firent l’objet d’une lutte intense avec Vézelay. Je conte ces péripéties dans Les mystères de Saint-Jacques de Compostelle. Où est la vérité ?
La basilique est le plus grand édifice gothique du sud-est de la France. Sans portail, clocher ou rosace, ses dimensions (soixante-treize mètres longueur, trente-sept mètres de largeur pour une hauteur de vingt-neuf mètres) sont loin de la modestie et du dénuement prônés par l’Ordre des Prêcheurs, les Dominicains devenus les gardiens du tombeau. On peut y admirer de belles chapelles et les quatre-vingt-quatorze stalles en noyer sculpté du chœur.
La visite de la crypte gallo-romaine se fait dans l’émotion, la même ressentie dans la crypte de Vézelay plus vaste, assise sur les rochers. Je décide de tourner une petite vidéo en descendant les quelques marches qui m’y mènent. L’espace est modeste, le plafond bas. Quatre sarcophages des premiers siècles de notre ère l’habitent : ceux de saint Sidoine, saint Maximin, des saints Innocents. Les reliques du tombeau de la sainte sont devant moi. Belles émotions qui me font rester un temps dans cette intimité. Quelles que soient nos croyances, on ne peut rester indifférent au ressenti du lieu.
Visite de la crypte de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume.
Après la visite de la basilique, direction du couvent royal attenant. Il fut construit en parallèle de celle-ci. Son cloître restauré possède de nombreux arbres centenaires. Il est occupé aujourd’hui par un hôtel quatre étoiles. Les moines chassés à la Révolution, le couvent devint prison sous la Terreur. Ayant réinvesti les lieux, les Dominicains quittèrent définitivement Saint-Maximin en 1957. Qui dit pèlerinage dit hostellerie. Ce ne fut qu’au XVIIIe siècle qu’elle fut bâtie. Le lieu est occupé de nos jours par la mairie.
C’est avec plaisir que je revois mon ami Gilbert connu à Dijon. Son épouse et lui se sont retirés dans un village près de Toulon. Gilbert est venu me chercher pour que nous passions la soirée ensemble, que j’y passe la nuit avant d'entreprendre demain la montée à la Sainte-Baume. Je n’y suis pas revenu depuis quelques années, y ayant amené à cette époque quelques compagnons. Ce fut un grand moment de convivialité, de partage autour des valeurs fortes que nous partageons.
À suivre.
Alain, dit Bourguignon la Passion.
C’est avec plaisir que je revois mon ami Gilbert connu à Dijon. Son épouse et lui se sont retirés dans un village près de Toulon. Gilbert est venu me chercher pour que nous passions la soirée ensemble, que j’y passe la nuit avant d'entreprendre demain la montée à la Sainte-Baume. Je n’y suis pas revenu depuis quelques années, y ayant amené à cette époque quelques compagnons. Ce fut un grand moment de convivialité, de partage autour des valeurs fortes que nous partageons.
À suivre.
Alain, dit Bourguignon la Passion.