Etape 1 - Le Mont-St-Michel - Pontorson - Antrain : 21 km (28 km)
Ce matin est le grand départ pour découvrir ce nouveau chemin inconnu pour moi.
Après le petit-déjeuner pris seul dans la cuisine, il est temps de porter besace vers Antrain, une petite étape de 21 km bien plate. Il faudra m’y faire sur ce chemin alors que ma préférence va aux endroits plus vallonnés. C’est ainsi… Donc, aucune difficulté prévisible pour cette journée de remise en jambes après un arrêt de quinze jours à la à notre retour du Portugal, Fréderic et votre serviteur.
Je sors en suivant les remparts. Un moyen de voir de plus près l’endroit où j’ai dormi cette nuit, vu de l’extérieur. Alors qu’hier la foule envahissait la petite cité, c’est le désert. Juste quelques personnes un peu perdues et les éternels livreurs de la consommation du matin dans tous les endroits touristiques. La vie normale quoi…
Je quitte le Mont par la porte principale, touche la coquille dorée de l’escalier et petit à petit m’éloigne de l’îlot rocheux consacré à Saint-Michel où s’élève l’abbaye. Il y a bien la navette, mais je préfère prendre le pont-passerelle, puis dès que je le peux suivre les sentiers. Je ne suis pas là pour faire du tourisme.
Je me retourne de temps à autre pour regarder l’Archange aérien doré menaçant de son épée un dragon incarnant le mal, suspendu entre ciel et mer. Difficile de s’arracher à cette vision qui diminue au fil de mon éloignement. Quand je pense à tous ces pèlerins venus ici depuis plusieurs siècles dénommés miquelots. A priori, aucun ne s’est présenté bien que portant la coquille sur ma poitrine, je sois facilement reconnaissable.
Si j’ai le temps et la santé, mon pas me dirige désormais vers la lointaine Galice et Saint-Jacques-de-Compostelle. En l’occurrence, si ce n’est pas possible, je ferais halte à Bordeaux.
Je vais suivre pendant huit kilomètres une piste cyclable jusqu’à Pontorson en longeant le Couesnon et même un hippodrome. Étonnant en ce lieu !Après avoir traversé cette cité, je m’engage sur une petite route goudronnée, une ancienne voie ferrée reconvertie en voie verte.
Je vais la suivre pendant dix kilomètres jusqu’à l’entrée d’Antrain. En cours de route, vers le quinzième kilomètre, je fais mon arrêt traditionnel d’une trentaine de minutes à l’ombre pour manger un morceau et rêvasser. Quasiment personne, de temps à autre un véhicule ou un cycliste.
Non loin du gîte d’étape, j’appelle l’élu communal qui doit m’accueillir afin de régler mon écot de dix euros et qu’il me donne la clé.
Il doit assurer un mariage, ce qui fait que je dois attendre la fin de la cérémonie à la sortie de la mairie. J’y assiste au fond de la salle en spectateur. Puis, je rejoins le gîte communal.
Dans la soirée arrive une famille de trois personnes partie du Mont pour rejoindre leur domicile qui passe chez eux.
Le contact est moyen. Ils quitteront la chambrée pour aller dormir ensemble dans la cuisine. Il fait trop chaud dans la chambre, disent-ils ? Je me sens un peu exclu, car ils ne parlent qu’entre eux, comme si j’étais un peu inexistant. C’est la vie.
Seul dans la chambre, extinction des feux à 22 h.
A suivre...
Alain dit Bourguignon la Passion.