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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Dormir dans un tel lieu immense n’est pas sans me rappeler les nuits passées dans d’immenses salles de sport sur le Camino Levante allant de Valencia (des bords de la Méditerranée) en passant par Tolède et Avila jusqu’à Zamora (Ruta de la Plata) en 2016.

Notre matelas sur le sol : des morceaux de mousse trouvés sur place, dont certains doivent servir à faire dormir les enfants pendant les fêtes. En effet, cette salle avec une cuisine collective leur sert de lieu de réunion pour leurs rencontres hors caserne.

Ce n’est pas très clean, mais on n’y dort qu’une nuit, et on est à l’abri. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, nous avons bien dormi. Cela est certainement dû aux événements vécus lors du cheminement d’hier. Cela va nous servir de leçon, ne pas s’éloigner de plus d’un kilomètre, et surtout s’arrêter aux croisements où le marquage est ambigu. Nous avons peu de choses à manger dans le sac, on fait le minimum. Nous petit-déjeunerons en route.

Aujourd’hui, c’est une longue étape qui nous attend, 33 kilomètres la plupart du temps sur l’asphalte. En fait, le tracé est différent de celui du guide, d’où la nécessité de porter une grande attention au fléchage. C’est d’autant plus vrai au début, jusqu’à Casal dos Bernados. Après, je reconnais bien le trajet, notamment Almoster.

À l’arrivée à Ansião, nous nous arrêtons dans un café pour visionner le dernier match de poule de la Coupe du monde de football entre le Danemark et la France. Le résultat s’est terminé par un match nul. Toutefois, les deux équipes sont qualifiées pour les huitièmes de finale. Nous sommes moyennement satisfaits de la prestation française.

   La cité est située sur la rivière Nabão. Selon la légende, la Sainte Reine Isabel d’Aragon, en traversant ses terres, les rendant miraculeuses. Aussi, à l’endroit où fut construit le Ponte da Cal (le Pont de Chaux), se trouvaient deux bassins de baignade. La reine se serait baignée dans celui réservé aux femmes. Ainsi débuta la tradition des bains saints, pratiquée jusqu’à très récemment. Ce réservoir situé sous l’une des arches du pont aurait son eau miraculeuse.

Nous nous rendons chez les Bombeiros avec l’espoir de pouvoir y dormir. Hélas, la réponse est claire, ils sont en travaux, et ce n’est pas possible, il faut se rabattre sur un lieu privé. Nous allons finalement, guidés par un jeune couple, au Residancial-restaurant Solar da Rainha situé à la sortie de la ville. C’est là que j’avais dormi lors de mon dernier passage (étape 86 de 2015). J’y avais été invité par une famille portugaise qui s’était réunie pour une fête familiale.

Pour rappel, après ma douche, il m’avait invité à les rejoindre pour leur repas où était servi notamment du cerf… Étrange d’en manger pour un pèlerin plutôt porté sur la simplicité. Nous échangeons sur le pèlerinage de Fatima, sur mon cheminement sous tous ses aspects : physiques, spirituels… Je leur apprends l’existence de cette route entre Fatima et Santiago de Compostela. Tout se termine autour d’un gros gâteau, arrosé d’un champagne (?) et de digestifs.

   Une vraie parenthèse pour le cheminant, un moment sortant de l’ordinaire. Autre surprise le lendemain matin, au moment de régler ma chambre, j’apprends par l’hôtelier que mes accueillants de la veille ont réglé mon séjour. Qui a dit que la générosité n’était pas de ce monde ?

Nous avons droit à un bon lit, très différent du matelas d’hier soir, et à un diner copieux.    

À suivre.

Alain et Frédéric.

 

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