Étape 21 : Vigo – Redondela – Arcade : 28 km (567 km)
Nous quittons le refuge sans le petit-déjeuner, au milieu du brouillard. Le parcours est facile, uniquement en descente dans un premier temps. La route et les chemins nous mènent en surplomb de Vigo. Nous petit-déjeunons à Castrelos, puis longeons le Rio Lagares pendant un kilomètre.
Après une remontée, toujours au-dessus de Vigo et de sa banlieue, nous traversons des zones urbanisées : Lavadores, Chapela… La route est bien marquée par une zone verte, nous ne nous risquons pas de nous perdre.
Avant d’entamer un passage vers un chemin de terre, nous sommes bloqués un instant par un bulldozer effectuant des travaux. Nous passons alors que des randonneuses « bon chic bon genre » restent en arrière, commentant notre passage. On ne peut pas plaire à tout le monde. Dans une zone forestière, le fiston très joueur ne peut s’empêcher d’aller s’amuser au-dessus d’une petite cascade. Il faut bien que jeunesse se passe.
Depuis plusieurs kilomètres, nous dominons le pont autoroutier de Rande long de sept cents mètres. Ce beau pont à haubans unit les rives du détroit, de la rive sud de Redondela à la péninsule de Morrazo.
Nous approchons de Redondela pour rejoindre le Camino central. Dans une petite ruelle, nous dégotons un petit restaurant où nous mangeons pour moins de sept euros chacun. La vie n’est vraiment pas chère.
Direction Arcade situé à huit kilomètres. Il fait une chaleur intense, et je souffre dans les montées (près de deux cents mètres de dénivelé) surtout après Cesantes. En route, nous redécouvrons le panneau constitué de nombreuses coquilles Saint-Jacques laissées par des pèlerins.
Au bout de sept heures, après une descente rapide, nous atteignons un ancien hôtel-restaurant en bord de route transformé en albergue privé. Nous y prenons une chambre à deux, plus confortable que les matelas du refuge précédant. C’est l’occasion de prendre en photo le fameux trèfle à quatre feuilles de Freddy conservé dans le guide du Caminho Português central.
Nous y retrouvons le Québécois et faisons la connaissance de deux Allemands de l’ancienne Allemagne de l’Est, le père et son fils. Un peu comme nous, en fait.
Tous les cinq, passionnés de football, nous rejoignons un restaurant pour regarder la demi-finale entre la France et la Belgique. C’est un match serré, avec une possession à 60% des Diables Rouges. La France le gagne par le plus petit des écarts : 1-0 grâce à Samuel Umtiti. Nous sommes bien entendu heureux de cette victoire qui nous projette vers la finale.
Lors du partage de la note, alors que le Québécois et nous-mêmes avions fait attention à notre commande pour ne pas alourdir notre budget, nous avons dû partager la note totale pour éviter le conflit. Cela nous laissa la mauvaise impression de nous être fait manipuler avec la grande consommation du fils allemand qui a fini bièrisé à fond… Fils qui n’hésita pas à prendre le portefeuille de son père pour y retirer l’argent. C’est une nouvelle expérience de la vie !
À suivre. Alain et Frédéric