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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

 Nous profitons du petit-déjeuner pour choisir la suite de notre cheminement après Pontevedra. Nous quittons le Caminho central, le chemin traditionnel fréquenté pour la Variante spirituelle. Ce nouveau chemin agréé par l’Office des pèlerins de Santiago en 2013 est peu connu. Je l’ai parcouru lors de mon cheminement de 2015 vers Santiago[1].

Elle passe par Poio, Combarro, Ribadumia, Pontearnelas et Vilanova de Arousa. De cette cité, il est possible de rejoindre Padrón (l’ancienne Iria Flavia des Romains) par deux routes.

 

[1] Alain Lequien, Sur les chemins de Compostelle 2015, 103 étapes, 2587 km parcourus… Bod Édition.

La première terrestre longe la côte, passant par Vilagarcia de Arousa, Catoira. Vingt-huit kilomètres relativement aisés.

La seconde dénommée Ruta Maratima permet de rejoindre Pontecesures par bateau, en traversant l’estuaire d’Aroussa et en remontant la rivière Ulla. Ce parcours d’une heure rappelle symboliquement le voyage du corps de Jacques de Zébédée jusqu’à Iria Flavia. De Pontecesures, les derniers kilomètres à pied permettent de rejoindre Padrón.

Selon la tradition chrétienne, Jacques de Zébédée dit Jacques le Majeur, frère de Jean l’évangéliste furent tous les deux dénommés les Fils du Tonnerre par Jésus. Avec Pierre, ils furent les disciples les plus proches de lui, assistant aux évènements les plus importants de sa vie. Au Jardin de Gethsémani, Il leur confie cette phrase poignante dont la liturgie latine a retenu en ces termes : « Tristisestanima mea », qui signifie « mon âme est triste». Mais aussi, lors de sa Transfiguration.

Selon la tradition jacobine, il fut décapité par ordre du roi Hérode Agrippa, aux environs de la Pâques en 42/44, devenant le premier Apôtre à recevoir la couronne du martyre. Ses disciples Athanasius et Théodore auraient transporté son corps sur un bateau à minerai à partir de Jaffa (Palestine). Le bateau aurait traversé la Méditerranée, le détroit de Gibraltar avant de remonter par l’estuaire d’Arousa, puis le Rio Ulla jusqu’à Iria Flavia (aujourd’hui Padrón en Galice). Il rejoignit ainsi la terre la plus lointaine qu’il ait évangélisée avant son exécution. De ce voyage va naître la légende l’amenant à la future cité de Saint-Jacques de Compostelle.

Ce Chemin maritime est donc la Route Initiale, la source de tous les Chemins de Compostelle. 

Nous voilà partis en traversant Arcade. Nous y rencontrons les nombreux pèlerins du Caminho central. Arrivé à un grand pont romain, le Ponte Sampaio, notre parcours se poursuit par la montée de petites ruelles raides nous conduisant vers les chemins pavés de la Voie romaine XIX. En traversant de belles forêts, de nouvelles grimpettes nous rapprochent de Pontevedra. En forêt, je revois le même jeune homme vendant bracelets de cuir et boissons, qui nous vante la visite du sanctuaire de la Vierge Pèlerine, la Capela da Virxe Peregrina datant du 18e siècle. Nous ne nous y rendons pas.

Après avoir traversé la cité qui cette fois-ci n’est pas en fête, nous prenons la déviation vers le monastère de Poio choisi comme première étape. Le trajet nous semblait facile, mais nous allons nous perdre. À un moment donné, nous traversons un camp de Roms. Dieu sait si je suis tolérant, mais nous subissons les insultes des jeunes se montrant agressifs. Frédéric se laissa aller à donner de la voix pour qu’ils se calment.

Nous arrivons au monastère situé dans la Ria de Pontevedra, à quatre kilomètres de Pontevedra, sur une butte. En fait, nous avons fait un grand détour par manque de visibilité du marquage. Le monastère où j’ai déjà dormi se trouve dans un environnement d’une grande beauté. Nous y prenons la demi-pension pour un prix raisonnable réservé aux pèlerins de Compostelle.

Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.
Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.

Monastère de Poio, extèrieur et intérieur.

Nous passons une partie de la fin d’après-midi dans le jardin, avec son grenier à grains et différentes cultures. C’est agréable autour d’une bonne bière bien fraîche. Nous faisons un petit saut à Combarro, un village espagnol réputé pour ses trente horrèos[1] (greniers sur pilotis) et ses calvaires symbolisant la tradition campagnarde de la Galice.

En passant, nous croisons un gros serpent. La tête de Freddy !

 

[1] Un horrèo est un grenier typique du nord-ouest de la péninsule Ibérique, construit en bois et pierre, et élevé sur des piliers terminés par des supports plats afin d’en interdire l’accès aux rongeurs. La ventilation est assurée par des fentes dans les murs.

Nous profitons de la gratuité offerte à l’accueil pour visiter les richesses du monastère (voir ci-après).

De retour, nous regardons l’autre demi-finale de la Coupe du monde de football.  Quel sera l’adversaire de la France : l’Angleterre et la Croatie ? Freddy a parié pour l’Angleterre, moi pour la Croatie. Eh bien ! Freddy a perdu puisque c’est mon favori qui a gagné le match par le score de 2-1. Il devra faire son gage demain sur le Chemin.

Jardin et église moderne du monastère de Poio.
Jardin et église moderne du monastère de Poio.
Jardin et église moderne du monastère de Poio.
Jardin et église moderne du monastère de Poio.
Jardin et église moderne du monastère de Poio.

Jardin et église moderne du monastère de Poio.

Il est l’heure de nous rendre au restaurant dans la grande salle, avec sa large mosaïque représentant la dernière scène du Christ. Une vingtaine de personnes sont présentes. Le repas est copieux, la serveuse nous propose même de nous donner un complément. Nous déclinons. Il ne faut pas trop manger le soir sinon la bedaine…   

   À suivre. Alain et Frédéric

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