Étape 24b : Padrón – A Escravitude - Santiago : 24 km (643 km)
Notre dernière étape sur le Caminho Português débute donc à Padrón. Arrivés sur place, nous visitons les différents lieux marquant le passage supposé de l’apôtre.
Dans l’église Saint-Jacques, sous l’autel, est conservée la pierre (el pedrón) à laquelle l’embarcation fut arrimée. Un pèlerin du 15e siècle raconte que, sur une grosse pierre,
« On peut encore voir dessus la trace du pied de saint Jacques. Là où son corps et sa tête avaient reposé, il y avait une empreinte comme si la pierre fut de la cire. »
Il s’agirait en réalité d’un autel sacrificiel, la cavité qu’elle présente serait destinée à recueillir le sang des victimes. Elle comporte une inscription elliptique romaine, dédiée à une divinité marine. Une réplique se trouverait à Noirmoutier.
Autres lieux emblématiques, la fontaine de Carmen où sont représentés le baptême de la reine Lupa et la translation de saint Jacques. Le long du fleuve, à l’endroit supposé de l’amarrage, la reproduction d’une charrette de bois supposée avoir servi à porter le corps de l’apôtre.
Padrón : chariot, église Santiago : pilier, matamore, decoration arrivée saint Jacques...
Comme il est une heure de l’après-midi, nous prenons la direction de Santiago. Ce cheminement nous fait alterner des chemins dans des petits villages avec la grande voie de circulation vers Santiago.
Nous arrivons au sanctuaire marial baroque d’A Escravitude. L’église fut bâtie au 16e siècle sur le lieu d’une Fonte Santa, une fontaine sainte. Sa construction fut financée par les dons des fidèles venant ici pour les propriétés curatives de l’eau. Comme souvent, ce lieu a une origine mythique.
Un homme malade ayant effectué le Camino de Santiago pour la guérison de son hydropisie fut guéri trois jours plus tard sans intervention médicale. Se voyant en bonne santé, il aurait dit : « Merci à vous, Vierge, qui m’a délivré de la servitude de mon mauvais état ».
En cours de route, nous recroisons nos trois Italiens rencontrés lors de notre étape 19, au Camping de Mougas.
À quelques kilomètres de Santiago, sous la chaleur accablante, nous décidons de prendre le bus. Il y a de grands travaux routiers, et je n’ai pas gardé un bon souvenir de l’arrivée de la voie portugaise à Santiago plutôt moche. Et toujours le même phénomène en arrivant ici, le blues…
De Padrón à Santiago.
Notre premier acte est de réserver des chambres individuelles au Seminario Menor sur les hauteurs de Santiago, le grand gîte de cent soixante-dix places dominant la ville. Nous avons besoin de nous reposer un moment après une bonne douche bien fraîche.
Nous nous rendons ensuite à la place de l’Obradoiro, devant la cathédrale. Comme toujours, même à cette heure-là, Santiago est en effervescence. Pour la huitième fois, pour la première fois pour Frédéric, ce moment est toujours prenant. Nous faisons un tour rapide à la cathédrale avant d’aller chercher notre Compostela au nouveau Bureau des Pèlerins. C’est moins sympathique qu’autrefois, plus policé.
La Compostela pour ceux qui ne le savent pas est le document délivré par les autorités ecclésiastiques certifiant que le pèlerin a parcouru au moins cent kilomètres à pied ou à cheval (deux cents kilomètres à vélo) sur le Chemin de Saint-Jacques. Il est délivré à Compostelle à tous les jacquets qui, par le biais de leurs crédenciales dûment tamponnées, prouvent qu’ils l’ont accompli dans une démarche religieuse ou spirituelle, en suivant l’une des routes jacquaires.
Nous profitons du temps pour visiter la cité et voir ces nombreux spectacles de rues. Freddy fit de nouvelles vidéos[1].
Santiago : spectacles de rues.
Santiago : spectacle de rues.
En revenant vers l’albergue, nous assistons dans un petit troquet à un concert de rock. Freddy ignorait que j’aimais cela, me rappelant ma jeunesse lointaine.
Il est tard lorsque nous rentrons à l’albergue, après cette journée mouvementée et imprévue.
À suivre. Alain et Frédéric