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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Décidément, cette albergue municipale de Fisterra n’est pas terrible. Moi l’Ancien, j’ai été obligé d’aller dormir sur la terrasse, sur des couvertures, tant ma voisine de lit ronflait. C’est dur, ce matin. Qu’y faire ? C’est la vie avec ces aléas. C’est la dernière fois que je loge ici.

Après le petit-déjeuner, nous montons vers Cabo Fisterra, jusqu’à la pointe dominant l’immensité de l’océan Atlantique.

Traditionnellement, cet endroit est considéré comme le point le plus occidental du continent, le Finis terrae (Finistère) même si en réalité, il ne l’est pas. Les pèlerins et cheminants prolongent leur cheminement jusqu’ici où, selon la tradition, l’on brûlait ses vieux vêtements en bord de mer avant de prendre le chemin du retour. Désormais, c’est interdit pour des raisons de sécurité incendie. Son aura légendaire puise ses origines dans la mythologie des premiers habitants européens. Les Anciens croyaient qu’à l’arrivée de la mort, il existait une autre existence sur une île située à l’ouest, là où le soleil se couche dans la mer.

Dans les légendes celtes, il est fréquent de rencontrer des images de héros réalisant leur dernier voyage vers ce paradis dans une barque en pierre. Cette union entre la pierre, la mer et la spiritualité survit sous différentes formes le long de la Costa da Morte.

Lors de leur arrivée, les Romains assistèrent au spectacle saisissant du soleil s’enfonçant dans les eaux lointaines, sans terres. Ils ont découvert l’autel dédié à l’astre roi, l’Ara Solis, érigé par les tribus celtes. On peut d’ailleurs voir un parallélisme direct entre l’image du soleil s’enfonçant dans la mer et l’hostie et le calice du blason de la Galice.

Pour arriver au phare, nous empruntons la route grimpante du village de pêcheurs de Fisterra dominant la ria de Corcubión, passant devant l’église romane de Santa María das Areas, conservant la représentation du Santo Cristo da Barba Dourada aux innombrables légendes. Passant devant la haute stature du pèlerin de bronze, nous arrivons au cimetière des marins, un ouvrage novateur de l’architecte César Portela.

Éloigné du concept traditionnel, cet ensemble est constitué de blocs cubiques construits sur les falaises du bord de mer. Un espace esthétique rappelant le sens magique des anciens tombeaux de la culture celte. Disposées de façon aléatoire sur le terrain, elles sont unies par une série de chemins et sentiers. Elles inspirent indubitablement une sensation de repos, de silence et de communion entre l’homme et la nature.

C’est ici que reposent les cendres de papy René, le père de mon épouse Pauline, le grand-père de mes fils Cédric, Yannick et Frédéric. En 2015[1], je les ai portées durant plus de 2 000 km. Dans un souci de transmission, j’y amène Frédéric au lieu précis où, selon ses dernières volontés repose notre papy de 97 ans, ancien marin durant la Seconde Guerre mondiale.

Repose en paix, papy ! Naturellement, nous garderons dans notre cœur les émotions personnelles ressenties.

 

[1] Alain Lequien, Sur les chemins de Compostelle 2015…, Édition BoD. Remontée cimetière marin : https://youtu.be/0thLOjlxlWM

Nous nous dirigeons ensuite vers le kilomètre 0 et le phare. Ce matin, il n’y a pas grand monde, quelques marcheurs comme nous, et surtout pas de touristes. On y effectue les gestes symboliques qui se doivent.

En redescendant au village, comme il nous reste un peu de temps avant de prendre le bus pour Santiago, je fais un passage chez le barbier-coiffeur pour avoir une tête un peu moins SDF. Nous avons failli rater le bus.

Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.
Derniers moments à Fisterra.

Derniers moments à Fisterra.

Arrivés à Santiago, nous allons dans une pension pour alterner avec le grand Seminario. En ville, nous croisons nos trois Italiens rencontrés à plusieurs reprises sur le Caminho portugais. Nous n’avons pas suivi le même chemin, et pourtant, nous nous retrouvons de nouveau. Hasard ? Dans la ville, il y a de nombreuses distractions  comme cet homme de cirque au franc succès.

Vers 19 h, nous dînons avec nos Italiens à l’Hospedería San Martín Pinario, un ancien monastère du 16e siècle situé tout près de la cathédrale. J’ai (Alain) eu la chance d’y loger deux nuits sous les toits, dans des chambres rustiques réservées aux pèlerins.

Après avoir attendu dans le cloître l’ouverture du restaurant, nous prenons un repas simple et copieux pour moins de treize euros, vin compris dans la grande salle, l’ancien chapitre. Un moyen sympathique de partager le dernier soir à Santiago.

Rentrés à la pension, nous entendons le feu d’artifice nous entraînant à ressortir. Sur la place de la cathédrale, un concert rock ! Waouh ! Génial ! Encore une journée bien remplie.

À suivre. Alain et Frédéric

Étape 29 : Cabo Fisterra - Retour Santiago – nuit Santiago : 12 km (773 km)
Étape 29 : Cabo Fisterra - Retour Santiago – nuit Santiago : 12 km (773 km)
Étape 29 : Cabo Fisterra - Retour Santiago – nuit Santiago : 12 km (773 km)
Étape 29 : Cabo Fisterra - Retour Santiago – nuit Santiago : 12 km (773 km)

Concert de rock devant la cathédrale.

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