Etape 0 : De Dijon au Mont-Saint-Michel par Paris : 7 km (7 km)
Difficile de se rendre directement de Dijon vers le Mont-Saint-Michel directement. Bien sûr, il y a Blablacar dont je suis un grand fan car il permet aussi de connaitre et d’échanger avec bienveillance avec des personnes inconnues de prime abord. Mais, je n’ai pas trouvé chaussure à mon pied (humour !). J’ai choisi de prendre le bus en transitant par Paris, ayant dormi à l’auberge internationale de jeunesse de la rue Troussot.
Le lendemain tôt, direction le Mont-Saint-Michel en empruntant de nouveau le bus que j’atteins vers 12h30. Ce choix est surtout financier, environ quatre fois moins cher que le train avec la la possibilité de lire et de sommeiller. Cette fois-ci, mon livre de route est Le miracle Spinoza de Frédéric Lenoir. Comme guides, Le Chemin des Marais salants vers Compostelle et La voie de Tours (déjà utilisé l’an dernier) des éditions Lepère. J’apprécie ces auteurs.
Pour accéder au Mont, il faut prendre la navette gratuite ou marcher. Ce que je fais bien entendu. J'ai réservé ma nuit à l’Accueil pèlerin, ce qui va me permettre de passer la soirée et la nuit à l'intérieur même du Mont.
 mon arrivée, je découvre les dégâts : la foultitude des touristes. On ne va pas s'en plaindre pour l'économie touristique, mais ce n'est pas l'idéal pour le marcheur solitaire que je suis. Les militaires sont très présents à cause de la peur d’un acte terroriste. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur est annoncé pour demain.
Le restaurant de la Mère Poulard est trop onéreux pour votre serviteur. Alors, je grimpe sur les remparts pour manger dans un petit parc situé sur les hauteurs. Il faut se mettre à l'abri du soleil toujours très présent en ces temps de canicule. Il y a du monde.
Pour ces touristes étrangers, voir sortir de mon gros sac mon déjeuner du jour surprend, ainsi que la coquille portée sur mon torse. Une méthode que j’utilise depuis de nombreuses années pour bien marquer ma condition différente du tourigrinos. J'ai droit à quelques signes de sympathie et même à un vibrant bon chemin.
Il est temps de rejoindre le gîte du pèlerin situé dans la rue principale. Je suis accueilli en fait à la librairie Siloe par la libraire. Nous remplissons les formalités puis me donne ma clé. Les clients de la librairie patientent, sont surpris et deux d’entre eux me posent des questions. Bel accueil. L'endroit est simple et confortable. La fenêtre donne directement sur la baie. En me penchant, j'aperçois les touristes présents sur un tour ou marchant sur les remparts. Un petit signe de la main. J'entends même cette réflexion : « il en a de la chance d'habiter là. » C’est vrai que la vue est chouette.
Le Mont Saint-Michel, quelques vues du gite et des rues environnantes.
Comme d'habitude, douche, repos... Je m'assoupis jusqu'à 17h30. Sans efforts particuliers, je n'ai marché que quelques kilomètres, j'avais besoin de cette sieste. Je regarde par la fenêtre et constate que l'eau s'est retirée au large. Â la place, une espèce de boue blanchâtre ou grise apparait. Je tente une sortie espérant que la foule a diminué. Que nenni ! Ceux qui passent à ce moment-là sont étonnés de me voir sortir de cette maison. Ils doivent me prendre pour un servant de l'église ?
Je monte à l'abbaye. Une longue double queue attend pour pénétrer dans les lieux saints. Je décide de continuer la visite sur les remparts.
En tournant tout autour du Mont Saint-Michel.
Petit à petit, je descends au bas des rochers sur la plage boueuse. Après des rochers, je grimpe l'escalier d'une petite chapelle excentrée sur un rocher. Elle est close. Continuant ma route qui tourne autour du Mont, j'arrive à un endroit où l'eau est boueuse. Allez, on va faire trempette des pieds. Après tout, je suis encore touriste. L'eau est presque chaude.
Je continue mon tour qui fait près d'un kilomètre de circonférence ce qui permet d'entrevoir l'abbaye millénaire sous tous ses angles. Ce tour complet me ramène à l'entrée principale de la cité normande. J'y découvre sur l'escalier de bois d'accès à l'office de tourisme ma coquille bien aimée.
Le soir, je me fends d'un menu touristique à vingt euros. Bof ! J'aurais mieux fait d'acheter ma nourriture. Dodo vers 23h00.