Étape 3 - St-Médard-sur-Ille – Chevaigné : 25 km (73 km)
C’est une étape plaisante qui m’attend ce jour d’autant que le temps est particulièrement clément.
La famille ayant dormi comme moi chez Alain part relativement tôt même si nous partageons le petit-déjeuner en commun. Personnellement, je pense toujours que rien ne sert de courir, l’étape est facile. Je prends donc le temps de converser avec notre hôte dont je ressens qu’il a un grand besoin de s’épancher. C’est aussi le rôle d’un cheminant ou d’un pèlerin de savoir écouter.
Il faut partir pour rejoindre dans un premier temps Saint-Médard-sur–Ille situé à une quinzaine de kilomètres de là. Que dire du chemin jusque-là : il est tranquille, avec quelques montées et descentes, et un détour non prévu en ayant perdu la trace du chemin avant Andouillé-Neuville. Ce qui, selon mon guide, m’a fait rater l'étang sur lequel veille une superbe église dont le clocher se reflète dans les eaux calmes… Je n’ai fait que l’imaginer.
Peu à peu, j’arrive à Saint-Médard. En traversant le village, tous les commerces sont fermés. Sur la place, une sympathique habitante voyant mon désarroi à cause de la chaleur me propose une bouteille d’eau fraîche et me donne deux pommes. Elles sont les bienvenues, car j’ai peu de ressources alimentaires dans mon sac. En passant devant l’aire naturelle municipale située en contrebas, j’aperçois la famille de ce matin qui y a pris ses aises. En fait, le courant passant peu entre nous, je préfère continuer vers l’écluse située sur le canal d’Ille-et-Rance. Je ne veux pas m’imposer.
Construit entre 1804 et 1832, le canal d’Ille-et-Rance fut aménagé à l’origine pour relier les différentes villes de Bretagne afin de faire face au blocus maritime imposé par les Anglais. L’écluse construite à cette époque peut accueillir des chalands de grand gabarit. De nos jours, ce sont plutôt des bateaux de plaisanciers.
Mon cheminement vers ma prochaine étape va maintenant se dérouler sur le chemin de halage de ce canal qui doit me mener dans un premier temps à Rennes.
À Saint-Germain-sur-Ille, je traverse une base nautique ayant quelques bateaux amarrés. On y trouve l’unique Atelier français de fabrication des portes d’écluse, perpétuant ainsi le savoir-faire des maîtres-charpentiers d’hier. En moyenne, chaque porte selon son état est changée tous les trente ans. Fabriquées en chêne, elles pèsent entre deux et cinq tonnes chacune.
Il est temps de me rendre à Chevaigné, un village situé un peu à l’écart du canal. Mes hôtes m’y accueillent vers 17h30, car travaillant tous les deux, c’est à peu près à l’heure où ils rentrent de leurs obligations professionnelles. Cette courte attente me permit de faire des courses pour la suite de mon cheminement demain.
J’ai eu droit à un accueil chaleureux dans une maison moderne.
Malheureusement, j’ai peu de clichés de cette journée ayant eu un problème avec les prises de vues sur mon smartphone. Ah ! Quand la mécanique numérique vous lâche au mauvais moment… On verra cela à Rennes, prochaine étape.
À suivre…
Alain dit Bourguignon la Passion.