8a – Les Baronnies, abbaye de l’Escaladieu, col des Palomières, Bagnères-de-Bigorre – 28 km (233 km)
Je suis le dernier à quitter le Moulin, et je ne reverrais mes compagnons que le soir. Il est vrai que mon intention est aussi de m’arrêter à l’ancienne abbaye cistercienne de l’Escaladieu (voir article spécifique). En fait, il y a plusieurs chemins pour y aller, et nous n’allons pas nous croiser bien que je sois arrivé le premier sur place. Alain, mon premier compagnon est sorti du GR en me voyant devant l’abbaye close. Elle n’ouvre qu’à 10h00, il ne souhaite pas attendre les 45 minutes nécessaires.
Vers 11h00, alors que je termine ma visite, voilà qu’arrivent les trois autres compères. Nous partageons le café, puis je reprends le chemin de grande randonnée fléché. Le terrain est boueux, trace des derniers jours de pluie, et cela grimpe pas mal. Certains passages de gués se font sur des troncs d’arbre. Un rappel de l’enfance.
Peu à peu, je me rapproche du col de la palomière où se trouve le Relais des chasseurs où officie Loulou. Il y a deux ans, j’avais assisté à la remise par un couple bordelais d’un cadeau en provenance de Santiago. En effet, alors qu’ils étaient en galère, Loulou les avait bien aidé. Ce fut un moment fort. Je rends visite à Loulou, le propriétaire-cuisinier, comme je m’y étais engagé.
Peu à peu, j’arrive dans les faubourgs de ma ville étape. Dans une cour, j’aperçois une représentation de saint Jacques taillée directement dans un arbre. Chapeau l’artiste ! Un peu plus loin, c’est une fresque murale représentant la cité avec en fond, le Pic du Midi. Il est vrai que Bagnères-de-Bigorre, station thermale connue depuis les Romains, se trouve à l'entrée de la haute vallée de l'Adour où culmine ce Pic de de 2 876 mètres. Il est connu entre autres pour la présence d'un observatoire astronomique.
C’est maintenant l’arrivée à l’accueil Notre-Dame. Cet établissement paroissial reçoit la famille d’une personne hospitalisée envoyée par les services sociaux de la cité. Mais aussi, les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle et des groupes de jeunes en pèlerinage pour une obole symbolique.
Je m’installe avant de faire des courses pour le soir et le lendemain. Je me balade dans cette petite ville et découvre ce que je n’avais pas pu voir. En premier lieu la tour octogonale de 35 mètres de hauteur. Elle est le vestige de l’église conventuelle des Dominicains détruite par un incendie en 1343. Le couvent et le cloître attenant ont été détruits en 1793.
Un peu plus loin, ce sont les restes du cloitre Saint-Jean, dernier vestige de l'ancienne église de Saint-Jean détruite par un Incendie en 1901.Il y a n doute sur ses constructeurs : Templiers, Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Ordre de Rhodes ? On y recueillait les pèlerins en mouvement vers Saint jacques de Compostelle pour bénéficier des vertus curatives des eaux de Bagnères ou venaient s’y reposer. Devenu square, il fut restauré entièrement en 2009 avec implantation de bancs et d’une petite fontaine.
Le soir, je mange seul. Alain, l’autre, va manger en ville, et pas de trace des autres compagnons.
À suivre. Alain, dit Bourguignon la Passion.