4 – Audenfort – Guémy – Wisques : 35 km (103 km)
Lever vers 6 h 30 pour prendre ma douche, me raser et prendre mon petit-déjeuner dans mon bungalow. J’ai très bien dormi, même si, me trouvant près de l’aire de jeux du camping, les enfants firent du bruit jusqu’à 21 h. Il faut bien qu’ils se défoulent.
Le temps est frais, et le soleil pointe le bout de son nez.
Mon parcours débute à travers des prairies, quelques chemins de terre passant dans le village d’Audenfort. La suite du parcours se poursuit sur des routes bitumées, avec une longue montée de 150 mètres de dénivelé me menant à Val et Yeuse, dans une autre vallée. Moi, qui pensait que cette partie de la France était plate, je suis servi.
Peu à peu, j’arrive sur un plateau où trônent les ruines de la chapelle Saint-Louis de Guémy. Édifiée à la fin du 15e siècle dans le style gothique flamboyant par Antoine de Bourgogne, elle a été restaurée en 1930.
Les légendes locales racontent que les Celtes y pratiquaient leur culte, et que des souterrains permettaient de rejoindre les villages voisins. S’il est vrai que ces souterrains existent, ils conduisent à des carrières d’extraction de craie. Le vent frais tempère maintenant la chaleur ambiante. Ce lieu semble recevoir des locaux venant pique-niquer comme j’ai pu le voir avec la famille rencontrée.
Grande descente rapide vers Tournehem-sur-la-Hem.Tout le long du chemin, c’est le ballet des moissonneuses-batteuses effectuant leur travail saisonnier. C’est dans cette région que passait la Leulène, une voie romaine militaire ancienne où Jules César dut rassembler ses troupes pour préparer la conquête de l’antique Bretagne.
À quelques kilomètres de Wisques, je rencontre mon premier marcheur, Frédéric, un Lillois passionné de photographies. Il est plus là comme touriste que comme pèlerin, mais bien entendu, cela est sans importance. Chacun son chemin et sa passion… Nous marchons un peu ensemble, mais assez vite, nous nous quittons ne marchant pas au même rythme. Nous nous donnons rendez-vous pour le soir à l’abbaye de Wisques.
Wisques est un village aux deux abbayes dont l’origine est due aux moines de Solesmes (Sarthe). Il s’agissait de dupliquer ce qui existait à Solesmes, à savoir deux abbayes, la première dédiée à Saint-Paul pour les moines, une seconde, dédiée à Notre Dame de l’Immaculée Conception pour les moniales.
L’abbaye bénédictine Saint-Paul se situe à l’entrée du village. Il existe deux sortes de moines : les moines de chœur ou « Pères », les moines convers ou « Frères ».
Ces derniers ont des offices plus courts et commencent leur temps de travail manuel par la préparation du réfectoire et des repas (légumier...). Hélas, je n’ai pu la visiter, étant arrivé après la fermeture.
Je me rends donc directement à l’abbaye bénédictine Notre-Dame où je prends gîte pour le soir. Accueilli chaleureusement par la sœur hôtelière, je suis rejoint par Frédéric et un couple d’Anglais accompagné de leur fille qui ont déjà effectué la Francigena.
Wisques - Abbaye Notre-Dame de l'Immaculée Conception
Ayant chacun sa chambre dans l’hôtellerie annexe, nous partagerons les agapes du soir. Il nous est demandé pour la demi-pension bien fournie (dîner, nuit, petit-déjeuner) 30 €. Ce fut l’occasion d’échanger sur ce chemin religieux que j’ai entrepris avec ces pèlerins dans l’âme. Le soir, nous participons dans la chapelle aux complies, séparés des moniales par la grille de la clôture.
Notre soirée se termine hors de l’abbaye, dans un restaurant local, en dégustant la bière locale de Saint-Omer.
À demain… Alain dit Bourguignon la Passion