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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

À mon arrivée à Strasbourg, j’ai reçu le guide de l’Association des Amis de Saint-Jacques en Alsace des mains de sa présidente, Évelyne Studer. Merci à Évelyne d’avoir fait ce déplacement pour me rendre ce service fraternel me permettant d’entreprendre sereinement ce chemin.

Ne pouvant entrer dans la cathédrale avec mon sac (plan Vigipirate oblige), Évelyne le garda le temps d’aller faire tamponner ma credencial. Puis, elle me montra la coquille de départ, hélas bien cachée. Heureusement qu’Évelyne me l’a montrée, je ne l’aurais certainement pas trouvée.

Déchargé de mon sac à dos à l’Auberge de Jeunesse du Jardin des deux Rives où j’ai passé la nuit, je suis retourné à la cathédrale pour y passer plus de temps. Un véritable chef-d’œuvre architectural.

Vers l’an mil, Strasbourg était déjà une ville importante. Son ancienne cathédrale fut détruite en 1002, lors de la guerre opposant les partisans du nouvel empereur Henri au duc de Souabe. La nouvelle cathédrale Notre-Dame, érigée à partir de 1015, victime de plusieurs incendies, entraîna sa complète reconstruction en 1176.

La crypte, le chœur, le croisillon nord, le premier niveau du croisillon sud, la double arcade de l’entrée de la chapelle Saint-André et la chapelle sont construits dans le style roman. Vers 1225, un nouveau maître d’œuvre élève le Pilier des Anges dans le style gothique venu d’Île-de-France. Celui-ci sera poursuivi dans les décennies suivantes avec la chapelle et la nef avec le maître d’œuvre Erwin von Steinbach (1244 – 1318) qui va y laisser une forte empreinte. Son fils Johannes, avec la rosace, et sa fille Sabina continuèrent son travail.

En 1371, la cathédrale prend l’aspect de la cathédrale de Notre-Dame de Paris avec ses deux tours de la façade. Michel de Fribourg entreprend la construction du beffroi, achevé en 1399 par Klaus de Lohr.

La cathédrale de Strasbourg arrive à un moment charnière de sa construction, avec l’ambition de dépasser en hauteur ses consœurs de Fribourg, Ulm, Cologne, Vienne et Ratisbonne. Cette tâche est dévolue à Ulrich d’Ensingen qui entreprend la construction de l’octogone de la haute tour. Les sculptures sont fortement influencées par le style de Bohème et en particulier de l’art pragois. Prague est à cette époque un centre artistique où convergent de nombreux artisans.

Jean Hültz achève la flèche en 1439. Elle culmine à 142 m et devient le plus haut monument en pierre d’Europe. À des milliers de là, la pyramide de Khéops affiche 146 m. Et les modifications continuèrent pendant plusieurs siècles… notamment la fabrication en 1574 de l’horloge astronomique par Christian Herlin et Conrad Dasypodius.

Cette œuvre de la Renaissance est une synthèse des connaissances en astronomie de l’époque : elle indique le déplacement des planètes sur un astrolabe (instrument ancien qui permet des calculs astronomiques) et les fêtes et éclipses à venir. De nombreux automates, très avancés pour l’époque, constituent le décor animé de l’horloge. Chaque heure, un ange sonne une cloche et, une fois par jour, à midi, les 12 apôtres défilent devant Jésus, et un coq se met à chanter.

   On peut dire que la cathédrale de Strasbourg est devenue un monument emblématique de l’architecture du Moyen Âge, mais aussi de la Renaissance grâce à la diversité des origines de ses bâtisseurs et aux multiples influences dont elle a su s’inspirer au fil des siècles.

   À suivre

   Alain, dit Bourguignon la Passion.

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