10 – Rocquigny – Péronne : 28 km (258 km)
Dominique, rencontré à l’étape précédente, m’avait indiqué le moyen de raccourcir cette étape prévue sur la brochure de 37 kilomètres en évitant les détours ramenant le GR145 au sud de Bapaume. J’ai donc suivi son conseil en me rendant quasiment directement à Riencourt-les Bapaume après les ponts du TGV et de l’autoroute.
Le temps est très couvert, pluvieux et venteux. Après Villers-au-Flos, découverte d’un nouveau cimetière britannique. En me rendant dans cette région au cours de mon cheminement sur la Francigena, je constate à quel point nos amis britanniques et du Commonwealth ont donné leurs vies pour que nous vivions libres, et pourquoi ils sont attachés à cette région. Merci à eux.
Lors de mon passage à Rocquigny, mon attention est attirée par son église étonnante dédiée à Notre-Dame. Réalisés quasiment en béton armé, à la manière de Le Corbusier, les murs sont recouverts de briques, l’ensemble est surmonté d’un clocher monumental de 40 mètres de hauteur dans ce village rural de moins de 400 habitants. Construite vers 1930, elle remplace la précédente détruite lors de la Première Guerre mondiale. Des problèmes de dégradation vont se faire jour dans les années 1990, et sa destruction même est envisagée. En réponse, l’État la classe en 2001 comme Monuments historiques.
En passant sur le pont de l’autoroute A2, je quitte le Pas-de-Calais pour la Somme en direction de Sailly-Saillisel. Je passe alors dans des chemins peu tracés, encombrés de plantes au large de Rancourt. Après Bouchavesnes-Bergen, je passe au-dessus du canal du Nord reliant la vallée de l’Oise au canal Dunkerque-Escaut. Puis, c’est Allaines et Péronne.
Rocquigny : église et monument aux morts - passage dans la Somme.
A Péronne, avant de me rendre à l’Auberge de jeunesse des Remparts de la chaîne Ethic Étapes, je fais quelques courses en ville pour dîner dans ma chambre, car rien n’est prévu à ce sujet, pandémie oblige. Il n’y a quasiment personne, ce qui ne m’étonne guère.
Péronne, ville de près de 8 000 habitants est l’une des villes qui a le plus souffert de la Première Guerre mondiale. C’est donc assez naturellement qu’elle soit ville de mémoire, en particulier avec l’Historial de la Grande Guerre. Installé dans le château fort, il est devenu le centre international d’études et de recherches sur cette tragédie, ses raisons profondes, ses conséquences, sa mémoire.
Aujourd'hui, ce fut un moment de solitude. Cela ne me gène pas, cela fait partie de notre cheminement fait aussi de nombreuses reflexions et pensées.