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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Départ vers 7 h 30 pour Brienne-la-Vieille, commune quasiment attachée à celle de mon départ. À la sortie, j’aperçois une grande pancarte indiquant le passage de la voie romaine Reims-Langres suivie en grande partie depuis Châlons-en-Champagne. Je vais donc la reprendre en suivant un chemin de terre.

Il se transforme vite en petit sentier longeant l’ancienne voie de chemin de fer dont les rails ont, en grande partie, disparu sous les herbes et les arbustes. Il faut même par moment se faufiler au milieu des épines. Arrivant à Dienville, je passe près du lac d’Amance qui, avec le lac du Temple, forment le lac artificiel réservoir de l’Aube.     

Continuant mon cheminement, je passe tout près d’Unienville. En regardant le GPS (expérience d’hier), je m’aperçois que de nouveau, le GR145 fait un détour de plusieurs kilomètres. Je choisis de me diriger en ligne droite vers Juvanzé pour arriver à Jessains. Si je me mets dans les pas de nos illustres anciens voyageurs, ils n’effectuaient pas ces détours souvent touristiques.  

Le soleil étant ardent, et manquant d’eau, je demande à une dame si elle peut me ravitailler en eau fraîche. Elle accepte en me faisant entrer dans sa maison. Je suis entouré de trois gros chiens imposants, n’en menant pas large, mais ils se calment. Elle me dit voir de nombreux randonneurs passer, ce qui confirme mon choix de ce chemin. Je repars au bout d’un quart d’heure, revigoré, avec une bouteille de thé fraîche en plus dans mon sac à dos. Merci de votre accueil, Madame.

Quelques kilomètres plus loin, j’arrive à Dolancourt, une bourgade de 300 âmes abritant un grand parc d’attractions, le Nigloland. J’entends de loin les cris des visiteurs qui ont l’air de bien s’amuser. Le village est bien entretenu, on sent que les moyens financiers sont là. C’est ici que le GR145 nous rejoint.

   Voulant éviter la route, je décide de reprendre le tracé jusqu’à Bar-sur-Aube en passant par la forêt. Tout commence par une belle grimpette jusqu’au hameau de Fravaux. Un parcours très agréable, souvent en sous-bois, jusqu’à Proverville, puis la fin de mon étape. À l’entrée de la cité, en passant sur le pont de l’Aube, j’aperçois un ancien moulin mis en valeur.  

J’essaie de contacter le gîte associatif pour pouvoir y loger ce soir. Hélas, je n’avais pas vu qu’il fallait le contacter le matin seulement par l’office de tourisme. J’essaie le presbytère, je tombe sur un répondeur. Je ne serais recontacté que le lendemain, un peu trop tard. C’est la vie. Mon choix restant est de me rabattre sur l’hôtel de la Pomme d’Or.   

En voulant me rendre à l’église Saint-Pierre, je trouve porte close. Dommage, j’aurais bien voulu la visiter ayant vu quelques photos. En effet, son style roman bourguignon allie les arts roman et gothique. Un nouvel endroit où revenir. Je me contente de l’extérieur où je découvre sur deux côtés une galerie en bois datant du 14e siècle, le halloy, un abri-cimetière. Les historiens rapportent qu’à l’époque des foires de Champagne, les marchands de Provins y abritaient leurs étals.

En ville, je croise un couple effectuant la Francigena. Nous sympathisons. La dame conduit un camping-car qui s’arrête pour le casse-croûte du midi et pour la fin d’étape le soir. Lui, un grand sportif, parcourt le chemin en trottinant, un entraînement pour un futur trail.

   La Champagne, et surtout l’Aube, est le berceau de l’Ordre du Temple (Templiers.) C’est dans cette région qu’est né Hugues de Payns, son fondateur. La région de Bar possède de nombreuses traces de leur implantation. En ville, l’étonnante chapelle Saint-Jean… qui ne ressemble pas à une chapelle, mais à une simple maison. Je ne peux pas la visiter. Dédiée à saint Jean-Baptiste, le saint patron des Templiers, elle fut donnée par Philippe-le-Bel aux Chevaliers de Malte lors de la suppression de cet ordre militaire et religieux.

En continuant la visite de la cité, je découvre une sorte de petit jardin avec les ruines et les voûtes des caves bien conservées de l’ancien hôtel des gouverneurs. Daté de 1180, le cellier des moines de Clairvaux est la plus ancienne maison de la région. Elle évoque aussi la Révolte des vignerons de 1911. Classé aux Monuments historiques comme l’église Saint-Pierre, il abrite aujourd’hui un restaurant.

   Une journée fatigante en grande partie à cause du soleil très présent.

   À demain… Alain dit Bourguignon la Passion

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