27 – Lac de Liez – Torcenay : 24 km (696 km)
La nuit est courte. C’est donc très tôt que je me lève en catimini pour m’en aller. Il est vrai que j’ai préparé mon sac à dos hier soir comme je le fais chaque fois que je ne me trouve pas seul dans une chambre. Une démarche normale de respect pour ne pas déranger celui ou ceux qui dorment encore. Mon voisin de chambrée respire toujours fort, mais ne bouge pas. Ce n’est pas le cas de Frédéric qui, m’ayant entendu de l’autre chambre, se lève pour me dire au revoir. Nous prenons un thé ensemble.
Il est 6 h 30 lorsque je m’arrête à une boulangerie ouverte sur la place où se trouve la statue de Diderot. J’y prends mon petit-déjeuner, et naturellement achète du pain pour la journée.
Me voilà parti en me dirigeant par la porte Virot en direction du lac de Liez. La descente et rapide et agréable. Le temps est couvert avec de gros nuages noirs. Peu à peu, je rejoins le canal Entre Champagne et Bourgogne que je longe après être passé sur le pont l’enjambant.
Passant devant un hôtel-restaurant, je rejoins un site touristique où de nombreuses voitures sont garées. J’aperçois des pêcheurs mettant leur bateau à l’eau. Le site est bien achalandé, me faisant penser à notre lac Kir de Dijon en deux ou trois fois plus grand.
Avec ses 290 hectares, le lac appelé naguère digue de Lecey (digue de terre de 460 mètres de longueur protégée par un parement de pierres maçonnées) est intimement lié au creusement du canal voisin de la Marne à la Saône. Créée à la fin du 19e siècle, la retenue d’eau de 16 millions de mètres cubes constitue le plus grand lac artificiel de France.
Je l’avais aperçu depuis le chemin de ronde de la cité des Lingons.
Je suis le tracé du GR145 par le nord (le tour fait seize kilomètres) sur plusieurs kilomètres, croisant de temps à autre des joggeurs et cyclistes. Comme je ressens un besoin de me reposer à la suite à ma mauvaise nuit, je trouve un endroit au bord de l’eau pour m’étendre pour sommeiller un moment. De loin, j’aperçois Langres sur son promontoire. Cet arrêt m’a fait du bien, j’ai dormi une bonne demi-heure. Je suis réveillé par une petite averse, rien de bien grave.
Je reprends le chemin. Au lieu de terminer le tour du lac, je me dirige vers Lecey. Par des chemins et des routes, je rejoins Chatenay-Vaudin et Montlandon en direction de Culmont. Peu après avoir traversé la route nationale 19, je rejoins ce dernier village par un chemin tortueux dans la forêt. Arrivé à Culmont, je me dirige vers Torcenay, mon étape du soir dans un accueil familial.
Mes hôtes ayant demandé la discrétion, je suis accueilli par Sophie et son mari, un couple sympathique de retraités. À l’arrivée, mon accueillante me sert un brownie maison avec un morceau de glace. Après la douche salutaire, et le lavage du linge, je me rends à Culmont pour faire mes provisions de bouche pour demain. Ensuite, je sommeille jusqu’à leur départ. En effet, ils s’absentent pour manger chez des amis à Langres et me laissent la maison.
Avant le départ, nous avons un bel échange sur les notions de pèlerin et de cheminant. Je me considère plus comme ce dernier terme, mon travail sur le chemin étant accès vers l’introspection personnelle.
Le dîner préparé par Sophie est copieux et divers, avec notamment des spécialités de la région comme le fromage de Langres. À peine dégusté, délaissant la télévision proposée, je m’endors rapidement sur un lit moelleux dans les bras de Morphée. J’ai besoin de récupérer de la nuit passée.
À demain… Alain dit Bourguignon la Passion