31 – Oiselay-et-Grachaux – Bonnevent-Velloreille – Cussey-sur-l’Ognon – Les Auxons TGV : 23 km (800 km)
Après un petit-déjeuner copieux, et avoir mis le sandwich pour le déjeuner préparé par Marie dans mon sac à dos, il est temps de partir. Pour prendre des photos du château, nous passons en voiture dans le village pour apercevoir d’autres angles. Marie en profite pour m’expliquer son histoire actuelle puisqu’il appartient à une famille italienne. Nous sortons du village jusqu’à la petite route allant en direction de Grachaux. C’est le chemin historique, la voie romaine reliant Besançon à Langres passant sur un plateau. Un au revoir de la main et me voilà parti sous un petit vent frais et la présence timide du soleil.
En marchant, je me pose la question de savoir si je vais jusqu’à Besançon ce soir, soit plus d’une trentaine de kilomètres, ou si, en passant vers la gare TGV, je prends le train qui va m’amener jusqu’à Dijon en 45 minutes. J’ai eu mon épouse hier soir, comme chaque soir d’ailleurs, lui racontant les points importants de ma pérégrination du jour. J’ai du courrier important en attente, une visite médicale prévue pour notre aïeule de 97 ans vivant chez nous.
De plus, je dois régler le port de ma tente. Vais-je continuer à la porter alors que je vais arriver en Suisse et en Italie ? En exposant ces faits, il apparaît évident que je vais m’arrêter quelques jours pour voir la famille.
Peu à peu, j’arrive au hameau de Grachaux que je traverse rapidement. Un peu plus loin, une carrière de pierres avant de rejoindre la route départementale dénommée aussi Route des Romains jusqu’à Oiselay-et-Grachaux.
Le temps s’est bien réchauffé. Je fais une petite halte sous l’imposante fontaine serlienne datant de 1831. Ce type de construction met en valeur la structure, apporte de la lumière au lavoir et allège le pignon.
À la sortie du village, une étrange maison isolée amenée peut-être à être détruite, sur le toit duquel poussent des arbustes. Il doit y avoir longtemps qu’elle est abandonnée pour porter des plantations aussi importantes. Drôle de vision ! Je n’ai pas rêvé. Et puis cette croix sur le bord de la route.
A Oiselay-et-Grachaux et en Haute-Saône.
La Haute-Saône est une terre d’élevage. Je croise sur mon chemin ce troupeau de vaches s’étant rapproché de la clôture à mon passage. Peut-être attendaient-elles leur propriétaire ? Je suis toujours étonné de la façon dont ces animaux nous regardent. Un air idiot ? Se questionnent-elles sur ce que les humains sont ? Je divague, les amis…
Mon cheminement m’amène à Bonnevent-Velloreille où je pose mon sac sous la protection du soleil d’un autre lavoir de 1860, ayant une belle charpente apparente. Situé face à l’église dont les cloches sonnent, je vois arriver un joggeur tout en sueur qui se passe de l’eau sur le visage. Nous discutons un peu, étant étonné de me voir là. Il est vrai que le GR145 de la Francigena ne passe pas par là. Il n’en a jamais entendu parler. C’est en fait la difficulté de ce chemin, il est peu connu des locaux en dehors ceux qui sont engagés pour le défendre.
C’est un peu plus loin, à Etuz, que je vais le rejoindre. Je le suis désormais en passant à Cussey-sur-l’Ognon, première commune du département du Doubs. En discutant avec un habitant alors que j’étais assis sur le bord du pont passant sur la rivière, j’ai appris que la commune recherchait des personnes pouvant recevoir des marcheurs de la Via Francigena. Belle démarche de cette commune voulant s’impliquer sur le développement de ce chemin.
Mon parcours du jour se termine lorsque j’arrive à la gare TVG de Besançon-les-Auxons. Trente minutes plus tard, je suis dans un TGV.
Je suis très heureux de retrouver l’amour de ma petite famille, un lit douillet, la cuisine de mon épouse. Et un peu de repos. Je suis quand même un peu fatigué, je me fais vieux.
À bientôt… Alain dit Bourguignon la Passion