J-69 : Autour de Sacquenay (21) – 16 km
Avant de démarrer cette nouvelle randonnée pour me préparer au Chemin de Compostelle, je suis passé admirer la chapelle Sainte-Gertrude à Selongey, que l’on aperçoit depuis l’autoroute A31. Située au lieu-dit Montagny, elle date de 1530. Elle fut édifiée à la suite d’un vœu d’un marchand de drap de Nivelles en Brabant (Belgique) qui fut attaqué par des voleurs. Il implora Sainte-Gertrude et fut sauvé. Cette sainte est invoquée pour la sauvegarde des voyageurs, mais aussi contre les souris et les rats des champs.
À mon arrivée à Sacquenais, le début de ma marche, je laisse ma voiture dans le village. L’occasion de le visiter, notamment l’église de type roman champenois, classée monument historique, comme d’ailleurs les trois fontaines du lieu. Je tente sans succès d’en trouver la crypte, en vain. Mon regard est attiré par la statue d’un saint portant la coquille Saint-Jacques. Tiens, tiens ! Pourtant, cela ne semble pas être Jacques le Majeur. Peut-être que d’anciens pèlerins sont passés par là ? Il est vrai que ce village possédait un hôpital et une maladrerie.
Sortant de l’église, je passe devant l’ancien prieuré, ancienne demeure du commandeur des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem devenus chevaliers de Malte. Hélas, avec un petit sourire, le propriétaire me répond que cela ne se visite pas. Transformé en chambre d’hôtes, peut-être aurais-je dû y prendre une chambre ?
Je continue mon chemin vers Montormentier (Haute-Marne). Le temps est piquant. Tout à l’heure, en sortant de la voiture, j’ai vu qu’il faisait 5 degrés. Le chemin est agréable, et je remarque que tout le long, des arbrisseaux ont été plantés et protégés par un grillage ou un gros tuyau. Belle initiative ! Après une montée en forêt, c’est l’arrivée à ma seconde étape.
En arrivant à la rue Reine Brunehaut, je pense à cette reine mérovingienne disparue tragiquement. Selon l’histoire légendaire, cette reine d’origine wisigothe était la femme du roi Sigebert, fils de Clotaire 1er. À sa mort, elle géra avec efficacité et intelligence le royaume. Mais, Clotaire II, pour reprendre le pouvoir, la fit arrêter et juger au monastère de Bèze (en Bourgogne) en lui faisant infliger les supplices les plus effroyables, par exemple : on lui arracha les ongles, elle fut écartelée… Toujours en vie, on l'attacha par un pied et une main à la queue d'un étalon que personne n'avait pu maîtriser. Le coursier s'élança, affolé, et d'un seul bond, il franchit la rivière, traversa la plaine de Fontaine-Française et se fondit dans les nuées avec son sinistre fardeau. On retrouva son corps au pied de la colline appelé le Mont des Tourments (Montormentier).
Non content de cette découverte, on brûla sur place son corps sur un bûcher. Peut-être est-ce ce chemin en pente où l’on découvrit son cadavre et où elle fut brûlée ?
En me dirigeant vers le centre du village, je remarque un arbre étonnant me faisant penser à un serpent entourant un tronc. La nuit, cela doit faire peur. L’église est très humble, avec un petit porche où l’on descend par des marches. Elle est liée à l'histoire d'une famille noble ayant des intérêts dans la région. Malheureusement, on ne peut y accéder.
Reprise du chemin entre champs et forêt. Ici, tout est calme, tranquille, serein… Cela vous fait envie n’est-ce pas ? Remontée vers Sacquenais en faisant un court détour vers Chaume où j’ai repéré qu’il existait une source. Je ne suis pas déçu, on croirait pénétrer dans les entrailles de la Terre. Retour en arrière pour me diriger vers Sacquenais en traversant des champs cultivés. J’atteins le village après trois heures et demie de marche et 16 km de balade bien tranquille.
Dans le village, j’avais vu deux pancartes : celle du Kiton’s ranch et celle des Murmures des Anges. Je me rends au ranch où je suis accueilli par Jacky, un vrai passionné qui m’explique en long et en large l’équitation western à l’image des cow-boys nord-américains. Il me présente ses chevaux, discute de leurs races, du travail à réaliser (photo de ce type de travail du ranch), les différents types de selle, les éperons. En une heure, j’ai appris beaucoup de choses.
Quant aux « Murmures des Anges », à la ferme gauloise, j’ai trouvé porte close. Dommage, Jacky m’a dit qu’on y faisait de bonnes pâtisseries. Ah, gourmandise, quand tu nous tiens… Décidément, Sacquenay vaut le détour avec toutes ces richesses.
À suivre… Alain, Bourguignon la Passion.