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Publié par Alain Lequien

Chers amis qui suivaient mon blog, la semaine prochaine, je mettrai en ligne plusieurs de mes dernières étapes vers Saint-Jacques, Fisterra et Muxia. Il me faut les rédiger à partir de mes nombreuses notes et en retravaillant les photos. Ayant eu depuis mon retour un gros surplus d’activité – la vie continue pendant notre absence – (rédaction de cours, animation de cours, présence aux prud’hommes…), je me suis autorisé ce jour à faire une sortie de 40 kilomètres au milieu des bois dans le cadre du brevet des randonneurs organisé par le Club Alpin Français (CAF) de Dijon. Une manière de ne pas perdre la forme pour de nouveaux parcours. Le 63e Brevet du Randonneur Bourguignon est une manifestation conviviale non compétitive, ouverte à toute personne en bonne santé, sans contre-indication médicale pour le sport et pratiquant régulièrement la randonnée pédestre et/ou le V.T.T..

Tout d’abord, je dois saluer la qualité de l’organisation de cette épreuve par le CAF qui regroupait plusieurs centaines de participants pour des distances de 8 à 100 kilomètres. Bravo à toute l’équipe qui a bien maitrisé son sujet et est très engagée dans la sécurité des randonneurs et le développement durable. Pour preuve, nous avions tous reçu un verre plastique à conserver et à utiliser pour éviter d’en jeter le long du parcours aux ravitaillements.

J’avais choisi les 40 kilomètres puisqu’au-dessus, il n’y avait que le 100 kilomètres, une distance bien trop importante pour mes pauvres jambes (je soigne une phlébite depuis mon retour) et mes poumons endommagés.

Nous étions ainsi une cinquantaine à partir en groupe puisque les 16 premiers kilomètres étaient maitrisés pour des raisons de sécurité. Il est vrai qu’il était 4h30 du matin et que l’on a pu nous lâcher qu’à 8 heures à l’arrivée du jour. Encadrés par des bénévoles du CAF, portant chacun sa lumière pour éclairer notre cheminement matinal (à la manière du pèlerinage), nous marchons d’un bon pas même si par moment nous devons faire halte pour attendre les retardataires (c’est relatif bien sûr, chacun a le droit de marcher à son rythme). Cette longue chaine de lumières me rappelle grandement les montées des cordées vers le Mont-Blanc. Il pleuviote par moment, mais le temps est plutôt favorable à la randonnée. Et puis, il y a des commentaires. Un groupe parle du scoutisme, du regret de ses changements et de la perte de l’esprit de cette organisation. D’autres randonneurs, nouveaux à Dijon sont très critiques sur l’état d’esprit dijonnais « entre cathos intégristes et franc-macs ». Certains content le vécu de leurs dernières compétitions. Bref des sujets très divers. Lors d’une halte, un homme d’un certain âge râle : « on va trop vite… » Je lui rappelle que l’on est là pour décompresser, cela n’a pas l’air de lui plaire. Je m’éloigne et ferais tout pour éviter cet éternel insatisfait qui existe dans tous les groupes.

Bref, mes amis, que du quotidien. Personnellement, je marche devant, et c’est l’occasion de discuter un peu avec notre bénévole pilote. Il est vrai qu’on ne voir rien. Enfin, le jour se lève, et nous arrivons après 16 kilomètres à Arcenant où nous pouvons bénéficier d’un café bien chaud, d’un croissant, d’un yaourt… La présence de membres de la Protection civile est là pour soigner les premiers bobos. Quelques-uns ressentent déjà la venue d’ampoules. Les marcheurs de 100 kilomètres partis la veille sont un peu en retard, alors que nous avons presque un quart d’heure d’avance. Donc, nous ne nous croisons pas alors que l’on doit finir le trajet ensemble.  

C’est la reprise du chemin seul puisque désormais, nous sommes maîtres de notre destin. La route monte vers les crêtes, et cela grimpe bien à tel point que je fais une petite halte en haut. J’y rencontre des étrangers avec qui j’échange en anglais, et qui profitent de leur séjour pour visiter la région de cette manière. Une bien belle idée. Nous allons ainsi retourner vers Nuits-Saint-Georges (hum ! cela vous parle ? venez à l’occasion déguster ce si bon vin de pays que nous aimons avec passion, avec modération bien sûr). Les cheminements alternent des montées et des descentes, en suivant des petits sentiers herbeux ou pierreux. Parfois, nous passons tout près des nombreuses vignes qui forment les Hautes-Côtes et les Côtes-de-Nuits. Au loin, nous apercevons quelques vendangeurs qui collectent le raisin qui après élevage, deviendra le nectar des dieux. Il est vrai que nous sommes en pleine période de vendanges. Et puis, c’est la rencontre de deux chasseurs bien loin de l’image négative qu’on attache à ces passionnés. Ils se montrent très sympathiques avec me lançant un bonjour cordial.

Durant ce parcours, je vais quasiment marcher seul même si, à l’image du pèlerinage, je double ou me fais doubler par des randonneurs. L’occasion d’échanger quelques mots et puis, chacun reprenant son chemin. À trois kilomètres de l’arrivée, je suis doublé par un « cent-kilomètres » qui descend une pente. Il fut le seul, les quatre suivants arrivant justes derrière moi. Je vais mettre en tout et pour tout, haltes comprises, 7 heures 30, c’est-à-dire une vitesse supérieure à 5 kilomètres par heure. Plus d’une heure d’avance sur mes prévisions. Étonnant non ! On me confirme qu’il y avait bien 40 kilomètres. Il est vrai que je ne porte qu’un sac de trois kilos, loin des 13 kilos portés lors de mon cheminement vers Saint-Jacques. Et, je suis dans la première dizaine d’arrivants, à ma grande surprise.  

À l’arrivée, remise d’un diplôme, puis après m’être restauré (bière, coca, café, gâteaux), retour dans mon foyer. Une bien belle journée.

Alain Lequien, dit Bourguignon la Passion.

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