Etape 2 – L’Argentière-la-Bessée – Pallon – 24 juin 2014 – 16 km (35 km)
Lever tôt le matin, mais j’ai mal dormi. Prise du petit déjeuner avec l’accueillant qui se révèle un homme très sympathique, amoureux de sa montagne. J’apprends que le nom du village vient qu’ici, il y a bien longtemps, il y avait des vignes. Etonnant : on est à plus de mille mètres d’altitude.
Le temps est mitigé et je ne suis pas très sûr que ce jour soit une belle journée. Mais cela change si vite. Quelques centaines de mètres plus loin, je passe le pont sur la Gyronde aux eaux tumultueuses qui alimentent la Durance située plus en contrebas. Suivant les bandes rouges et blanches du GR, j’entame une grande montée épuisante où j’effectue de nombreux arrêts. Cela commence bien. Je ne m’y attendais pas. En fait, je n’ai pas fait attention, mais j’ai pris le GR50 au lieu du GR 653D qui est celui du chemin de Compostelle. Erreur qui va me coûter cher en dénivelé, en km et en fatigue. Petite photo en autoportrait pour tester mon smartphone-appareil photo.
Tout en haut, à un embranchement, je décide de prendre un chemin descendant sur la droite qui me ramène au-dessus de la Gyronde. Bon choix comme je l’apprendrais plus tard. Je rencontre sur le sentier un vététiste en vacances aux Vigneaux. Nous discutons de choses et d’autres et notamment de son projet d’aller à Compostelle avec son engin, un jour peut-être. Le temps de lui donner quelques infos, il repart. J’arrive maintenant au-dessus d’Argentières où je rencontre Michel, un habitant d’Embrun. Nous discutons du cheminement, et il me propose de m’accueillir lors de mon passage à Embrun prévu le lendemain soir. J’accepte avec plaisir.
Je me dirige maintenant vers le Plan Léothaud. Mais avant, je passe devant le musée de la mine d’argent. En effet, Argentières doit son nom à ses nombreuses mines d’argent exploitées jadis pendant dix siècles. Et puis, devant cette tour de l’Horloge des Hermès placée sur une colline dominant la cité. Autre spécificité, cette chapelle funéraire catholique privée ronde du XIXe siècle.
Je pensais en avoir fini avec les montées raides, mais après le Plan Lhéotaud, je prends un chemin qui monte progressivement pour me permettre d’être en balcon au-dessus de la Durance. En fait, je vais encore monter pendant au moins 300 mètres de dénivelé. Si certains passages ne permettent pas de se mettre à l’abri du soleil qui tape maintenant, certains passages en forêt permettent de récupérer de l’ombre. En montant, je reçois un message de mon fils ainé : c’est une fille… Je l’appelle, et c’est ainsi que j’apprends que ma prochaine petite fille s’appellera Allia, et notre sixième petit-enfant. Je passe au-dessus de La Roche-de-Rame que l’on entraperçoit au-dessous de ces aiguilles rouges.
Mais je suis crevé à la fois des difficultés d’hier et des montées d’aujourd’hui. A Pallon, après une grande descente, je vais au refuge de l’église protestante. C’est fermé. Ce lieu de Pallon aurait autrefois été occupé par les Sarrazins qui contrôlaient la vallée de la Freissinières. Je continue ma route, mais j’ai surtout envie de me reposer. Après le pont de la Biaysse, je tombe sur une auberge qui accueille les pèlerins. Je m’y arrête pensant ne pouvoir aller tranquillement à Champcella ou à Saint-Crépin. L’aubergiste me parle d’un long dénivelé pour aller rejoindre un gite qui n’accueillerait que des Néerlandais… Le lendemain, je prendrais conscience de mon erreur de vouloir trop croire ce que l’on me dit… Elle m’a bien eu… Que cela me serve de leçon !
La chambre modeste fut classique, sans chichi, Après une bonne sieste, je suis allé voir l’élimination de l’Italie en coupe du monde. Puis, j’ai pris un repas copieux en compagnie d’un couple de Marseillais venu acquérir une maison et une personne du cru qui m’invitèrent à leur table. Vers 22h00, ce fut l’heure du repos bien gagnée. Fin de la seconde journée, je n’ai pas parcouru le chemin prévu, mais ce n’est pas grave. Il faut aller à son rythme.
Bourguignon la Passion.