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Publié par Alain Lequien

   Lorsque je quitte Cajarc, il est relativement tôt. Mais, hélas, pas moyen de boire un café ou un thé au gîte, et les bars étant fermés. Je passe devant le camping, pas de trace de Djam. Il a déjà quitté les lieux. Pas de problème, on se reverra sur le Chemin. Peut-être a-t-il finalement choisi de passer par Saint-Cirq-Lapopie qu’il avait tant envie de visiter ? Une photo de Cajarc vu de loin (le ciel est bien couvert) et c’est l’enfilade de routes menant à Gaillac, de l’autre côté du Lot.

   Les grosses difficultés vont commencer avec de longues montées pierreuses, bien dans l’esprit des Causses. Au sommet d'un raidillon se trouve la capelette (petite chapelle) Ste Madeleine. Elle était à destination d’une léproserie hébergeant également des pèlerins.

   Direction de Saint-Jean-de-Laur. En passant, le café tant espéré n’est pas présent. Le gîte est fermé exceptionnellement pour raison familiale. Il me faudra encore attendre. Et pourtant, le lieu est attirant avec toutes ces décorations multicolores.

   C’est en arrivant à Limogne-en-Quercy que je vais enfin trouver de quoi manger et me désaltérer cinq heures après mon départ. Dur ! Dur !  Comme c’est le marché, j’achète des oranges, des tomates et je tombe sur … Djam en train de déambuler, l’âme en peine, cherchant un distributeur de banque.

   Comme je suis étonné de le voir ici, il m’explique qu’il va à Saint-Cirq-Lapopie à partir d’ici. Nous prenons une consommation bien fraiche sur une terrasse bondée (on voit qu’on est dans le sud). Sur la place se déroule un spectacle de mimes mettant en scène deux grosses lavandières se disputant. Pas vraiment de succès populaire.

   Puis, après nous être réparti les denrées afin que chacun ait de quoi manger ce midi et ce soir, chacun reprend sa route. Pour moi, c’est vers Vaylats si je trouve de quoi dormir.

   Sur un chemin pierreux, je découvre le dolmen de Joncas. Je vais y faire halte. Repartant, tout le long du chemin de terre et de pierres, des petites maisons en pierres me rappellent que ce minéral est vraiment ici le maître de la nature.  

Peu avant Varaire, je rencontre un pèlerin avec qui je partage une boisson dans un gîte. Nous sympathisons. Il s’occupe de jeunes en difficulté et se rend également à Vaylats au couvent des sœurs de Jésus. Nous faisons chemin commun.

   En quittant le chemin de Saint-Jacques, nous allons au couvent des Filles de Jésus, accueillis par deux hospitaliers. Alors que généralement l’accueil hospitalier est plutôt sympathique, enjoué même, ici, ils sont plus administratifs, plus froids en donnant du « monsieur » à tout bout de champ. À tel point qu’à un moment, au cours du repas, je répète à plusieurs reprises mon prénom.

   En fait, il y a deux couples d’hospitaliers. L’un a terminé son office et doit partir. C’est celui qui m’est apparu très ouvert. Le second vient d’arriver. Il est plus froid, plus engagé dans une communauté religieuse. Ce qui me fut confirmé pendant nos agapes. L’homme, un ancien chercheur, ne nous parla que de miracles. Comme si cela était au centre de notre vie. Auteur d’ouvrages non publiés, il rêve que l’un de ces jours, l’un d’eux soit édité. Les dix-huit sœurs, avec qui généralement les pèlerins partagent le repas, n’ont pu le faire, car elles étaient en retraite.

   À un moment donné, devant la platitude (et le non-partage) de la conversation, je prétexte la fatigue du trajet pour m’éloigner de ce lieu sans intérêt. Je suis suivi d’ailleurs rapidement par mon compagnon de fin de route qui me remercia de lui avoir donné l’occasion de faire de même.

   La nuit fut bonne réparatrice, dans un lit douillet, chacun disposant d’une chambre. Le lendemain, j’apprendrais que Djam a en fait dormi à Varaire, le village précédent à trois kilomètres du couvent, ayant finalement renoncé à aller à Saint-Cirq-Lapopie.

   À demain - Alain, Bourguignon la Passion.

 

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