Étape 40 : Pamplona (Nav.) à Mañeru (Nav.) – 29 km (1065 km)
Pour vraiment dormir, il a fallu attendre 23h00 malgré les consignes. Vers 6h00, je me lève pour mettre à jour mon blog puisqu’il y a le wifi. Comme rien n’est prévu pour le petit-déjeuner, je mange le gros yaourt acheté la veille.
Vers 7h00, Simon passe pour me dire au revoir. Un échange de Bon Camino fit l’affaire en se souhaitant un bon succès. J’aurais voulu continuer avec lui, c’est un bon compagnon de voyage. Mais bon, c’est la vie. Je reste au refuge jusqu’à mon départ vers 8h30.
Je tente de nouveau de passer à la cathédrale. Elle est toujours fermée, et peut se visiter comme de nombreuses grandes églises espagnoles qu’après le paiement de cinq euros.
J’entreprends la longue traversée de la ville neuve passant par le campus universitaire. Le marquage au sol est sans ambigüité, il est difficile de se perdre.
Après cinq kilomètres, j’arrive à Cizur Menor (Zizur Mayor) abritant l’église templière typique San Miguel Arcángel dépendant des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis de l’Ordre Souverain de Malte. Elle est fermée. En face, l’albergue tenue par l’Ordre qui aurait été certainement plus agréable que celui de Pampelune.
La forme est revenue. Désormais, je vais doubler de nombreux pèlerins partis avant moi. Je ne fais naturellement pas la course, mais j’ai surtout acquis un rythme régulier qui surprend de nombreux jeunes. Beaucoup ont commencé à Saint-Jean-Pied-de-Port ou Pamplona. Pour être honnête, j’en ressens une petite fierté.
En montant vers Zariquiegui, je trouve la croix en l’honneur d’un marcheur belge décédé à cet endroit. Je ne peux que me recueillir et avoir les mêmes sentiments que ceux déjà ressentis pour une autre croix la veille.
Par des chemins caillouteux, c’est l’arrivée à l’Alto del Perdón où le vent siffle avec violence. Je retrouve trois pèlerines françaises qui passent une semaine sur cette partie du Camino. En bon échange de procédés, je les prends en photo toutes les trois et l’une d’entre elles me photographie. Dans la descente par un long chemin pierreux, les cailloux me cassent les pieds avec mes sandales. C’est la grande limite de ce type de chaussures. Je suis doublé par plusieurs vététistes fonçant comme des fous. J’en retrouve deux un peu plus bas, l’un d’eux ayant un pneu crevé.
Je traverse Uterga, Muruzabal, Obanos (très belle église) avant d’arriver à Puente la Reina-Gares. Je rencontre des pèlerins vus à Orisson comme un Italien en compagnie de deux jeunes filles venant des Pays de l’Est.
La ville est au croisement de deux voies, le Camino Navarro venant de Roncevaux et le Camino Aragonais pour les pèlerins ayant suivi la voie d’Arles par le col du Somport. Désormais, les pèlerins des deux voies font cheminement commun.
Je pourrais rester au gite du lieu (quatre euros la nuit) après vingt-quatre kilomètres, mais il y a déjà trop de monde. Je décide de continuer plus loin, vers Cirauqui en sortant par le pont des pèlerins.
Comme le cagnard est très fort sur un chemin de terre blanche se terminant par une grosse montée, je m’arrête avant, à Mañeru. Cela fait une bonne étape de vingt-neuf kilomètres. Ceci est très bien.
Je suis accueilli dans ce petit gite par Inaccio qui me fait régler mon écot de dix euros pour la nuit et le petit-déjeuner. Sont déjà présents deux pèlerins, Manfred, un Allemand et une jeune femme qui reste fermée à la moindre communication. Un peu plus tard, une famille belge se joint à nous. Elle est formée de trois générations de femmes, la grand-mère Annic, la fille Sandrine et la petite fille Mathilde.
Content de voir autant de monde, Inaccio nous invita à partager le repas du soir en buvant une bonne bouteille de vin. Dans l’après-midi, en visitant le village de 400 habitants, j’avais acheté cinq kilos des pêches pour cinq euros à un camion qui était passé en klaxonnant. Certainement un paysan du coin. Trouvez cela en France… Bien entendu, je les ai partagées avec mes compagnons du soir et Inaccio.
Après ce repas, chacun rejoint les bras de Morphée.
À demain - Alain, Bourguignon la Passion.