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Publié par Alain Lequien

   Après cette nuit courte, vous savez pourquoi, nous partons vers 6h00, en compagnie d’un jeune Flamand rencontré à Logroño. En cheminant, ce garçon de vingt-cinq ans me dit marcher sur le Camino sur les conseils d’amis pour développer sa relation aux autres. Il s’estime très renfermé sur lui-même. Depuis qu’il parcourt le Chemin, il se sent nettement mieux grâce à l’écoute positive des autres pèlerins. Il commence à aimer la communication et les échanges.

Cet exemple concret prouve la diversité des raisons qui peu à peu s’affiche, diversité qui fait richesse. Le fait que ce jeune homme puisse l’exprimer sans le jugement de quiconque est certainement pour lui réaliser un grand pas. L’ambiance du Chemin ne peut que lui être bénéfique.  

   Avant de partir, j’admire de nouveau les sculptures de cette magnifique cathédrale.

   La sortie de la ville est moins pénible que l’entrée, d’autant qu’il fait frais après l’orage de la nuit. Nous longeons de belles habitations et parcs. Peu à peu, le groupe se disjoint.

Contrairement à mon lever, je ressens la fatigue d’hier. Je suis loin d’être en forme, comme si je manquais d’énergie. Bjorn de son côté continue de souffrir de ses ligaments aux genoux.

   Le paysage a changé, nous sommes sur un plateau à 900 mètres d’altitude, dans des terres de plantation. Ce sont Les Tierras de Campos, les interminables champs de blé doré qui préfigurent la Meseta. Une beauté parfois entrecoupée de coquelicots rouges sous un ciel bleu sans nuages. Cet ensemble remplit les yeux.   

   Lorsque nous nous retrouvons au gré des temps de repos de chacun, c’est pour parler de nos difficultés. Ceci va durer jusqu’à ce que je stoppe mon parcours du jour à Hontanas où nous allons nous quitter. Mes deux compagnons ont décidé de rejoindre Castrojeriz. Une journée sans, cela arrive.

   Après un arrêt seul près d’une fontaine située un peu en dehors du Camino (Fuente de Praotorre) où je prends le temps de me rafraichir, je vais arriver à Hornillos del Camino. À l’époque médiévale, il y avait de nombreux Hospitales réservés aux pèlerins. Aujourd’hui, c’est plus limité.  

   Notre petit groupe se reconstitue le temps de partager le repas. Marchant le plus lentement, je pars en avance et suis rejoint plusieurs kilomètres plus loin par mes deux compères. Nous arrivons à l’entrée atypique d’Hontanas, un petit village où cohabitent trois albergues. Nous prenons un verre avant que mes deux compagnons reprennent leur cheminement.

   Quant à moi, je loge à l’albergue municipale au prix de cinq euros. Le gite est quasiment déjà plein, de nombreux pèlerins sont en train de se reposer. Je trouve un lit en hauteur dont l’accès est difficile pour quelqu’un de fatigué. Il faut faire avec. Après la douche et le lavage des affaires du jour, je vais m’endormir pendant deux heures.

   Je me réveille pour le diner, le temps de donner l'appel téléphonique quotidien à ma chérie. Comme d’habitude, elle me dit d’être prudent, de ralentir s’il le faut, de prendre soin de moi. Une vraie Mama. Ce moment est important pour moi, comme d’ailleurs les appels et messages de mes amis.

   Je me rends en face pour prendre le repas du soir pris en commun pour dix euros. Je retrouve d’autres personnes connues dont Ramon. Un bon moment de convivialité après une journée difficile où j’ai manqué largement d’énergie. À chaque jour ses misères. Demain sera meilleur… peut-être ?

   À demain - Alain, Bourguignon la Passion.

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