Etape 6 – Les Grandes Terres – Tallard – Venterol – 28 juin 2014 – 30 km (156 km)
Gap, surnommée la « capitale douce » possède une histoire de plus de vingt siècles, depuis que les l’empire romain y installa un camp sur cette fameuse via Domitia que je suis mais aussi vers la vallée du Rhône. Aujourd’hui préfecture des Hautes-Alpes, c’est une ville dynamique avec ses nombreuses places et terrasses de café.
Il n’y a pas grand monde lorsque je pars de la place de la cathédrale, où j’ai assisté à la fin de l’office du matin. L’occasion de discuter avec quelques gens du pays notamment un pèlerin rentré de Compostelle depuis deux mois. Cela commence par des montées raides comme le raidillon de l’Adret. Bientôt, c’est la sortie de la ville sous un soleil bienfaisant. Il est vrai qu’il n’est que 8h00 environ. Au bout de six km, je rejoins le quartier des Grandes Terres.
Je continue par des petites routes plus ou moins vallonnées très bien indiquées. Puis les Balcons du Gapençais serpentant au milieu des champs. C’est enfin l’arrivée au hameau de la Tour ronde, suivie de la passerelle surmontant une route nationale. Elle est fermée à la circulation : un bloc de béton s’est détaché et la DDE a eu la bonne idée de poser deux planches de bois pour permettre le passage des piétons.
Déjà onze km effectués. En traversant un village, je peux apercevoir la cité de Gap au loin. Après les Abidous, il faut grimper sur un sentier traversant des marnes (mélange naturel d’argile et de calcaire) puis une forêt de pin. Après les Marinons, le sentier depuis un peu plus raide. La pluie fait son apparition dans une montée raide où il n’y a que des cailloux. Je fais très attention de ne pas glisser. Mon bâton aurait été le bienvenu.
Après dix-sept km de cheminement, alors que je n’ai rencontré qu’un vététiste en tout et pour tout, la piste m’engage à tourner à droite vers Tallard. La sente devient de plus en plus caillouteuse, avec des descentes et des montées raides. Midi à sonné depuis déjà quelques temps, et le soleil qui a fait sa réapparition commence à me darder de ses rayons.
Non loin de Tallard, dont j’entr’aperçois le château perché à peu de distance, il me faut prendre un nouveau passage dangereux sur plusieurs centaines de mètres en descente au milieu de roches et de gravier. Je perds même un moment le chemin tant celui-ci n’est plus visible. Je le vois à quelques dizaines de mètres de là et trouve difficilement un passage pour le rejoindre. De nouveau, je pense à l’utilité de mon bâton et suis obligé d’avancer doucement, prudemment. Enfin, j’aperçois en contrebas le petit pont qui surplombe un torrent avec peu d’activité. Quand je regarde en arrière, je suis impressionné par cette descente et sa dangerosité non indiquée sur les guides.
C’est la remontée de la Combe qui m’amène au-dessus de Tallard. Le chemin me parait maintenant facile et j’arrive enfin à la petite cité de Tallard au bout de vingt-et-un km. Ici, jadis, nos ancêtres du peuple des pierres étaient présents comme l’atteste la présence d’un dolmen. Mais, de nos jours, ce qui attire les touristes, ce sont l’ancien château qui fut un temps occupé par les chevaliers de St Jean de Jérusalem, et l’aérodrome Gap-Tallard, véritable centre de baptême de l’air pour notamment le parachutisme.
Assoiffé, je m’arrête à un bar pour boire un coca et bénéficier d’un litre d’eau bien fraiche dans ma waterbag. Je traverse la petite cité en suivant des marques rouge et blanche bien visibles, mais à l’évidence je me suis trompé de route car le chemin est plat. Ce que me confirme un automobiliste que j’avais hélé. Naturellement, je râle par le manque d’indications précises dans le village, qui m’oblige à un retour en arrière (pas très pèlerin cela). J’en profite pour déjeuner dans le parc du château, puis remontant le village, je prends cette sente traversant les fortifications qui me mène au pont sur la Durance.
Il me faudra près de deux heures pour rejoindre Venterol, après avoir passé la frontière entre les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence (anciennes Basses-Alpes).
Après une dernière côte, c’est- enfin l’arrivée, au gite dénommé « Au cœur de la montagne » dénommé aussi l’asphodèle (une plante herbacée possédant une hampe se terminant par une grappe de fleurs étoilées), situé non loin de la mairie de Venterol. C’est un Ecogite mariant le charme des vieilles pierres comme on peut le voir sur cette photo de la salle à manger voutée, et les superbes plats bio-végétariens que son chef Christophe nous a servi le soir. Une nouveauté pour moi qui suit plutôt carnassier, et j’avoue que je n’ai pas été déçu.
L’occasion d’échanger le soir avec deux couples venus de Toulon et d’un vététiste néo-zélandais, Bruce, venu passer 3 semaines en France. Superbes discussions qui nous mènent vers 22h00.
A suivre. Bourguignon la Passion.