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Publié par Alain Lequien

 

  Cela fait deux mois que je suis parti. Après plus de 1 500 kilomètres pédestres, le bilan est plutôt positif. Bien sûr, comme pour tout marcheur, qu’il soit dans la spiritualité ou non, il y a des passages forts en émotion, très positifs, et d’autres un peu plus difficiles. Mais l’essentiel, c’est ce détachement, ce retour sur moi-même que l’on peut mesurer loin des pressions sociétales. J’ai cette chance d’être dans un vécu particulier et unique de lâcher-prise me permettant de développer ma réflexion. Je comprends que certains veulent y rester comme ces compagnons de la route qui n’ont pas ou manquent de port d’attache. Ce n’est pas mon cas. Même si je vis ces moments qui peuvent apparaître égotiques à celui ne les ayant pas vécus, je pense souvent à ceux que j’aime et estime. Sans oublier les victimes du drame de Compostelle et celles que la vie a brisées même si je ne peux pas faire grand-chose pour elles si ce n’est leur espérer un avenir meilleur. 

   L’étape du jour me fait quitter la Cantabrie (Cant.) pour les Asturies à Unquera dont le monastère fondé au VIIe siècle aurait abrité le plus grand morceau connu de la croix du Christ rapporté par un évêque.

   Même si nos hospitalières nous ont fourni un trajet censé être plus court, j’ai préféré revenir au pont de Maza pour suivre la voie traditionnelle. Je sais que cela part d’un bon sentiment, mais je ne suis pas sur le Chemin pour en parcourir le moins de kilomètres possible.

  Parti seul vers 7h00 sur des routes goudronnées, je passe à La Acebosa avec son église adossée à la montagne avant d’arriver à Hortigal. Comme le plus souvent, les églises et ermitages possédant des richesses sont souvent fermés quand il n’y a pas de présence humaine. C’est le cas de la magnifique Vierge posée sur son support permettant de la promener dans le village.

   Sur le chemin écrasé de soleil, mon ombre sur la route paraît disproportionnée par rapport à ma petitesse. N’en est-il pas ainsi de notre corps qui cache profondément la petite lueur que nous avons dans le cœur, et que nous avons tant de mal à exprimer ? Si la route est très présente, on est parfois surpris de ces chemins fleuris qui mettent de la couleur dans l’environnement verdoyant. C’est d’autant plus vrai lorsque le chemin se glisse entre deux rangées d’arbrisseaux.

   Unquera, une ville bruyante dont l’arrivée est particulièrement soignée. J’y fais quelques courses de bouche, mais n’ai qu’une envie : m’en aller au plus vite vers la ville voisine de Colombres. Pour y accéder, il faut gravir une grande montée aménagée pour les marcheurs. J’y rencontre peu de pèlerins, surtout de nombreux touristes venus en famille. Le paysage vallonné est superbe.

Tout en haut, quelques rares arbres sont utilisés pour soutenir une accrobranche permettant de passer de l’un à l’autre. J’imagine le frisson de ceux qui l’utilisent. Belle émotion devant l’éternelle petite chapelle le long de cette chaussée.

   Colombres, une cité bâtie avec de nombreuses villas atypiques, construites par les Indianos, ces émigrants revenus d’Amérique du Sud.

Les couleurs sont chatoyantes. Le plus beau bâtiment est sans conteste le palais bleu de la Quinta Guadalupe.

Dans le musée de l’Émigration, on y explique les succès et les échecs des migrants. D’autres villas attirent l’œil, notamment celle dont l’alignement des palmiers nous ramène au Brésil......
   Je prends maintenant la direction de La Franca où j’assiste à un défilé festif, à l’image de fêtes traditionnelles que nous trouvons dans nos campagnes et nos villes

Colombres et fête traditionnelle à La Franca. Colombres et fête traditionnelle à La Franca.
Colombres et fête traditionnelle à La Franca.

Colombres et fête traditionnelle à La Franca.

  Il est temps de trouver un gîte pour ce soir. Ce sera au camping Playa de La Franca situé à proximité d’une plage. Après cette journée solitaire, la tenancière m’installe dans un bungalow. Je vais m’y reposer, travailler un peu, me baigner simplement les pieds (la mer, pas mon truc !).

   Quelques heures plus tard, le pèlerin allemand d’hier débarque ainsi que Patrick et Sybille. Avec eux, je passe une soirée tranquille en échangeant en anglais sur la beauté du musée et des villas de Colombres. Coucher à 21h00.

   À demain - Alain, Bourguignon la Passion.

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