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Publié par Alain Lequien

   Après un travail intellectuel intense tant pour mes cours de management que pour les prud'hommes, je m'autorise quelques heures de marche. Yohan ne pouvant m’accompagner, je serais seul.

   Mon choix se fait sur Aignay-le-Duc, une petite localité de 300 habitants située à une soixantaine de kilomètres au nord de Dijon pour y faire le parcours de la Coquille. La Coquille Saint-Jacques ? Eh bien non, cela n'a rien à voir avec le Chemin. Il s'agit d'une petite rivière de dix kilomètres.

   Ici, nous sommes en pays celtique, chez les Lingons, même si les Éduens n'étaient pas éloignés. Son nom antique se traduit par le lieu de l'eau, de la source. C'est normal, la Coquille y passe. Quand on rajout duc, il provient du fait que le duc de Bourgogne y possédait un château. Ce dernier fut rasé par Louis XI lorsque la Bourgogne devint française après l'échec de Charles le Téméraire de se saisir de la couronne du Saint Empire romain germanique.

   Après ce moment d'histoire, revenons dans le présent. 

  

Parti sous une petite pluie à Dijon, je découvre le soleil à Aignay avec une température de sept degrés. Idéal pour la marche. Depuis le syndicat d'initiative (en piteux état), la montée est raide pour rejoindre le plateau. Puis, c'est la traversée sur un bon chemin à travers les labours. Nous sommes ici en pays de culture. Je suppose que l'été, en pleine canicule, il doit y faire très chaud. J'arrive en vue de la Ferme Forte de la Pothière.

   Un gros chien, type doberman, vient vers moi en aboyant. Je me tiens sur mes gardes, sait-on jamais ? À une centaine de mètres de là, sa maîtresse l'appelle. Le chien me renifle puis me tiens compagnie. En arrivant, nous entamons la conversation. Tout heureuse de savoir que je vais faire le Chemin de Saint-Jacques, elle me dit qu'elle va l'entreprendre en partie en septembre prochain avec deux amis. Elle m'invite à boire le café. Nous passons ainsi une vingtaine de minutes à échanger, et ce moment fut fort cordial.

   Reprenant la route goudronnée par obligation - je préfère les chemins de terre -  une voiture ralentit. Son chauffeur me propose de me ramener au village. Je décline l'invitation en le remerciant, je suis là pour marcher. J'apprécie ce geste fort sympathique.

   Je prends ensuite la direction d'Étalante pour rejoindre le cirque de la Coquille, but de mon parcours du jour. Il est très bien aménagé avec des endroits pique-nique et surtout, son sentier de découverte permet d'en protéger la qualité et la nature.

   Je me rends à la source de cette petite rivière où, jadis, la fée Greg sortait de l'eau ruisselante avec ses haillons couverts de glaise, le regard farouche, les lèvres grimaçantes dévoilant ses grandes dents. C'est ainsi qu'elle partait chasser les enfants. La source savait aussi se montrer bienfaisante pour l'avenir des jeunes mariés qui s'y rendaient à la Chandeleur pour y jeter du pain, danser et faire la fête... 

   C'est maintenant le retour vers Aignay-le-Duc. En passant par l'ancienne laiterie, je rencontre un jeune père en train d'initier son fils à la pêche. L'enfant est tout heureux d'avoir pris un petit poisson. Tout en me parlant, le père le détache pour le remettre à l'eau, car sa taille est trop petite. J'ai aimé ce court moment où l'aîné transmet son savoir et explique à son fils que le poisson doit grandir si l'on veut le manger plus tard. L'enfant écoute avec attention et aide son père à remettre le poisson à l'eau.

    Retour par un long chemin herbeux, puis un chemin de forêt passant en surplomb d'une ancienne scierie situé près d'un plan d'eau. À l’arrivée au village, je m'approche des ruines de l'ancien château. Cela ne se voit peut-être pas, mais cela grimpait. De nombreuses ruelles et sentes.

   Visite obligée de l'église du XIIIe siècle bâtie en quinze années seulement à l'initiative de la duchesse Béatrice de Champagne-Navarre venant souvent en son château d'Aignay. J'y découvre un sarcophage en bon état et un magnifique bénitier. Voilà, voilà.

   À suivre… Alain, Bourguignon la Passion.

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