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Publié par Alain Lequien

   Lever à 8h00, c’est presque la grasse matinée. Je profite des lieux pour prendre un solide petit-déjeuner et me dirige vers la cathédrale toute proche avant que la foule ne l’envahisse. J’aime ces grands vaisseaux de pierre lorsque justement le silence règne, entendant uniquement le bruit d’un banc ou d’une chaise que l’on déplace.

   Commencée en 1075, elle fut terminée un siècle plus tard. De forme latine, elle couvre 23 000 mètres carrés. Elle est tellement riche architecturalement, comportant de nombreuses sculptures, qu’il faudrait des heures pour en parler. Et puis, les mots même seraient réducteurs devant une telle richesse. Le mieux est d’en regarder des photos et de méditer.

   Dans le calme du matin, j’ai évité la longue queue traditionnelle qui attend généralement pour aller embrasser le dos de saint Jacques ou visiter la crypte de la Chapelle Majeure où repose l’urne d’argent censée renfermer les reliques de l’Apôtre et de deux de ses disciples.

   Comme nous sommes peu nombreux devant l’urne et dans le déambulatoire permettant d’accéder à la statue de saint Jacques surplombant l’autel central, je prends tout mon temps pour lui donner longuement l’accolade traditionnelle.

Santiago de Compostela
Santiago de Compostela
Santiago de Compostela
Santiago de Compostela
Santiago de Compostela
Santiago de Compostela

Santiago de Compostela

Pour accéder à la grande place de la cathédrale, il faut emprunter un parcours quasi obligatoire d’une rue longeant l’édifice. Parfois, on perçoit un sourire grimaçant de douleur comme cette pèlerine, mais au contraire la grande joie d’avoir terminé le plus dur physiquement. Je vous ai parlé hier de la descente d’escaliers sous un porche. Hier, la cornemuse jouait et me rappelait que la Galice était proche de la Bretagne, des Celtes. Aujourd’hui, ce sont deux chanteurs d’opéra qui nous enchantent. Ils remportent un grand succès.

Journée à Santiago de Compostela (Gal.)Journée à Santiago de Compostela (Gal.)

   De retour sur la place même si je suis arrivé hier, j’assiste de nouveau à l’arrivée de nouveaux pèlerins qui laissent éclater leurs émotions. Il y a ceux qui s’embrassent, qui pleurent, qui ont les yeux embrumés par des larmes. On ne peut rester indifférent à cette joie qui se lâche, qui se libère tout simplement. J’avoue que j’apprécie ces temps forts où chacun redevient naturel, sans fard, que l’on peut partager sans voyeurisme.   

   J’en ai profité pour me faire prendre en photo devant la cathédrale. Oui, j’ai encore à travailler mon humilité. Sur la place, un groupe de scouts italiens procèdent à la remise officielle de la coquille. Belle cérémonie, faite de chants, de hourras, d’accolades.

   À midi, j’assiste dans une cathédrale pleine à craquer à la traditionnelle messe des pèlerins. Quelles que soient ses pratiques religieuses, c’est un moment prenant qui vous serre le cœur. On voit des êtres venus de toutes les Nations, unis dans une grande ferveur après la souffrance de la route pour venir jusqu’ici. Une belle leçon de vie, me semble-t-il.

Bonne nuit, à demain vers Cabo Fisterra.

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