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Publié par Alain Lequien

   Le jour de Pentecôte, pour continuer à me mettre en jambes,  j’ai suivi une partie du parcours que je prendrais sur la Côte-de-Nuits, entre Gevrey-Chambertin et Nuits-Saint-Georges. Environ une vingtaine de kilomètres en cinq heures, à mon pas de sénateur, au travers les vignes. Histoire de ne pas oublier que nous avons la chance, en Côte-d’Or bien nommée, de posséder des vins mondialement connus et estimés, dont certains sont inaccessibles à ma bourse.

   Hier, nous avons pu déguster avec Clémence et Pauline de très bons crus chez nos amis Philippe et Jean-Louis Huguenot (à Marsannay-la-Côte). Pérégriner ne signifie pas abstinence. Au contraire, le cheminant doit tout faire pour se rapprocher des choses vraies, celles de la nature et d’admirer, comme il se doit, le travail prodigieux des artistes du sang de Dieu, successeurs des moines. 

   Le chemin passe par les villages de la Côte, alternant petites routes et chemins de terre boueux. Il est vrai que nous subissons un mois de mai pluvieux. Aujourd’hui, j’ai de la chance, elle est moins drue. Cela promet pour la suite... Espérons toutefois… 

   Passage au clos du Tart à Morey-saint-Denis, suivi par les vignes de Chambolle-Musigny. Le Clos de Vougeot, le siège de la célèbre Confrérie des Chevaliers du Tastevin, apparaît dans toute sa splendeur.

   Direction Vosne-Romanée, avec un passage devant les vignes de grands crus comme Les Grands-Echezeaux, la Romanée-Saint-Vincent, le Richebourg. Et bien sûr, le joyau du lieu, la Romanée-Conti avec une pancarte demandant de ne pas pénétrer dans la vigne.

Cette immense appellation, plantée dans un clos de 1,8 ha, est classée parmi les grands crus de vin rouge de la Côte-de-Nuits. Elle est considérée comme le plus grand vin de Bourgogne, l’un des plus chers du monde. Son nom vient du prince Louis-François de Bourbon-Conti. C’est en 1794 qu’apparut le nom de « Romanée-Conty ».  Seulement 6 000 bouteilles sont produites par an. Particularité : elles étaient commercialisées par caisses panachées de 12 bouteilles, mais depuis 2003 la vente panachée est de 13 bouteilles, soit une unique bouteille de Romanée-Conti accompagnée de douze autres bouteilles des autres grands crus (Echezeaux, Grands-Echezeaux, Romanée-Saint-Vincent, Richebourg, La-Tâche).

   Arrivée à Nuits-Saint-Georges, une cité de plus de 5000 habitants. À l’entrée, je discute avec des frères de la route, ces voyageurs ne faisant pas un pèlerinage, mais ayant choisi de passer leur vie à  traverser la France sans attaches. Certains les appellent des routards. Ces trois hommes sont particulièrement avinés. Je refuse poliment de boire à la bouteille. Avec celui qui parait le plus maitre de ses esprits, je discute de Compostelle. Il l’aurait réalisé à plusieurs reprises. Il me raconte avoir été abandonné par sa famille, et depuis plusieurs années, il passe sa vie sur la route.

   Je les quitte pour aller visiter l’église romane Saint-Symphorien située au milieu de l’ancien cimetière, dans l’ancien quartier des vignerons. Classée monument historique, on y découvre des représentations de fresques découvertes lors de la rénovation de l’édifice. Puis, déambulation dans Nuits. Quasiment personne, sinon de temps à autre une voiture qui passe. Tout le monde est en famille et les touristes sont rares. Sur une maison, cette étrange plaque nous indiquant la présence d’un temple métaphysique de la pensée pure et transcendantale. Tiens, étonnant, il va falloir que je cherche de quoi il s’agit.     

   À suivre... Alain, Bourguignon la Passion.           

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