J-71 : Sur le circuit de la vallée du Brevon (21) – 21 km
C’est aujourd’hui le printemps. Il est temps d’aller s’oxygéner. À Dijon, le ciel bleu laisse apparaître un faible soleil. La température est de 5 degrés. Je prends la route pour le Châtillonnais, un pays situé au nord de la Côte-d’Or, faisant le lien avec la Champagne toute proche. Mon but, parcourir 21 kilomètres en terrain forestier et vallonné.
Il est 13h30 lorsque j’arrive à Rochefort-sur-Brevon (depuis 2003, on doit dire Rochefort…). Je suis accueilli par la pluie, une pluie froide avec quelques petits grêlons. « Ça commence bien ! », me dis-je.
Je découvre un beau village, dans une petite vallée. Il y a de l’eau partout : rivière, retenues… Et deux châteaux qui se font face. En fait, le château primitif était situé à l'Est du château actuel, sur un petit éperon rocheux dominant l'église et l’étang oriental.
Son existence est attestée en 1235. Il fut détruit en 1730 par un incendie et ne fut jamais rebâti. Seul, le colombier d’origine fut conservé. En 1888, le comte de Broissia fit construire sur une arête rocheuse voisine, une vaste demeure complétée en 1896 par des écuries, un jardin en terrasse, une orangerie et un parc.
C’est le départ du parcours en forme de « 8 » déformé puisque je vais passer à deux reprises à Rochefort. Après la sympathique montée d‘un chemin boisé, je découvre des chemins bordés de pierres et de gros rochers recouverts de mousse. Que s’est-il passé ici ? Le paysage, hormis la teinte verte, fait penser à un éboulement. On s’y sent bien. Le marquage est de très bonne facture - bravo aux baliseurs.
Au bout de plusieurs kilomètres, et un petit arrêt ravitaillement (orange, banane), c’est l’arrivée au Moulin de Saint Germain où le sympathique maître des lieux me donne quelques informations. Il m’autorise à accéder au marais tufeux se trouvant sur sa propriété. L’eau du plateau, chargée de calcaire, est bloquée par les roches imperméables de marnes. Elle jaillit à mi-pente, et dépose le calcaire sur les mousses et végétaux, formant une roche friable, le tuf. Le calcaire forme également des petits bassins suspendus.
Je découvre le bélier hydraulique (nom donné au mécanisme de pompage de liquide dont le fonctionnement donne l’impression d’un coup de bélier). L’absence d’eau sur le plateau obligea les habitants de Saint-Germain-le-Rocheux à recueillir la pluie dans des citernes. En 1893, un bélier hydraulique fut installé pour surélever l’eau des sources de 92 mètres et alimenter ainsi le réservoir communal de Saint-Germain. L’eau est ensuite distribuée au lavoir public et à sept bornes-fontaines...
Reprise du parcours par un chemin raide suivi d’un étrange sentier encombré de roches pour arriver à Saint-Germain et à son lavoir. Bravo à l’association qui a mis dans le lavoir de nombreuses photos sur les richesses du lieu. Passage au cimetière, près de l’église, pour découvrir une table des morts. Elle est composée d’une dalle de pierre reposant sur deux supports. Une cupule est creusée dans la pierre pour permettre de déposer les oboles destinées aux porteurs.
Alors que je suis sous une forte pluie de grêlons, je me dirige vers la maison forestière de Barlot. J’y découvre un immense arbre qui vaudrait d’être classé parmi les beaux arbres du département. Le chemin forestier fait place maintenant à de nouveaux sentiers au milieu des bois. Parfois, le chemin est défoncé, mais c’est ainsi. En chemin, je rencontre un paysan. À ma vue, il s’éloigne dans un champ. Pas bavard, le bougre !
Le vent souffle fort et me pique le visage. Je suis obligé de remettre mon K-way. En haut de Rochefort, j’accède à une cabane de chasseurs. Par la fenêtre, je vois des tables, un bar… Bref, il ne manque de rien et je regrette qu’il ne soit pas ouvert pour prendre un chocolat chaud. J’en profite pour manger une pomme. La grêle a repris. Je redescends par un chemin raide herbeux vers Rochefort. Ça glisse beaucoup, il faut faire attention.
Au carrefour, je remonte de nouveau. C’est raide jusqu’à la traversée d’un champ où je rencontre un couple de personnes âgées (je sais, je sais, disons de mon âge) blotti dans leur voiture. À mon arrivée, la femme ouvre sa fenêtre. On parle de tout, de rien. Ils sont venus pour cueillir des pissenlits. « C’est une salade pas chère » me dit la femme. Je continue mon chemin, et j’arrive dans un hameau. Personne. Je continue vers Baulieu. En fait, le lieu n’a rien de terrible, et je le traverse rapidement.
De nouveaux chemins en forêt, et c’est l’arrivée finale à Rochefort. Je suis accueilli par des chiens agressifs, mais « pas méchants » me disent leurs propriétaires. Il faut voir…
Ils m’indiquent où se trouve l’ancienne forge, hélas recouverte de bâches.
Que dire de cette balade ? Je suis en forme, j’ai mis moins de 4h30. Malgré le mauvais temps, j’y ai pris un grand plaisir. Et, j’ai longuement pensé au Chemin, vous vous en doutez…
À suivre… Alain, Bourguignon la Passion.