La credential ou la carte de pèlerin de Saint-Jacques
Délivrée par les associations jacquaires ou par l'Église, elle trouve son origine dans la lettre de créance que les pèlerins du Moyen Âge sollicitaient des autorités ecclésiastiques, par laquelle était attesté leur état de pèlerin. Sorte de passeport du pèlerin, elle servait de laissez-passer vis-à-vis des autorités civiles, militaires et ecclésiastiques, et de bénéficier de la protection de la loi dite peregrinorum, alors qu'ils étaient souvent pris pour des vagabonds. Elle était indispensable pour se loger dans les gites d’accueils dont les monastères.
De nos jours, la credencial /créanciale est un signe d'accueil indiquant que le pèlerin effectue une démarche personnelle et un cheminement spirituel. En voici son contenu en langue française :
« Le Président de l’Association à l’honneur de recommander à toutes les Autorités religieuses et civiles, ainsi qu’aux Autorités militaires et de la Gendarmerie ce membre de l’Association, qui entreprend vers Compostelle la traditionnelle pérégrination, à la manière des anciens pèlerins, et leur demande de bien vouloir lui prêter aide et assistance en cas de besoin ».
Elle représente aussi son engagement de respecter l'esprit du pèlerinage, les autres pèlerins, ceux qui l’accueilleront et la nature traversée. Restaurée par la Société Française des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1958, elle s’avère obligatoire en Espagne pour accéder aux « albergues », sortes d’auberges réservées aux pèlerins. A chaque étape, le pèlerin fait apposer un tampon attestant de son passage, formant au fil de la route une grande chaîne d’union ou un lac d’amour ininterrompu. Ces tampons sont obtenus dans les paroisses, gîtes, services de police ou de gendarmerie et dans les commerces. Lors de son arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle, sa présentation permet d'obtenir la Compostella.