Étape 7 : La Chapelle-st-Mesmin - Meung-sur-Loire – Beaugency : 31 km (188 km)
Belle étape prévue entre Orléans et Beaugency, une trentaine de kilomètres le tout en bords de Loire. Il est très aisé de suivre les chemins de halage sur la rive droite du fleuve.
Tout démarre le matin par temps frais, et la découverte de quelques maisons typique pour se rendre sur les bords de la Loire. Orléans est une très belle ville, et j’ai pu apprécier hier soir la gentillesse de ses habitants et les nombreux touristes.
Que dire ? Les différents chemins sont agréables, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais arriver avec les muscles durs : il y aura peu d’asphalte. Les seules personnes croisées sont des vététistes et des joggeurs. Pas de pèlerins ni de marcheurs. Aussi, j’ai pu me recentrer sur moi-même faisant même une pause pour écrire. Je vous laisse donc découvrir ces quelques images sur la première partie du Chemin passant par La Chapelle-Saint-Mesmin, Saint-Ay jusqu’à Meung-sur-Loire.
Orléans - La Chapelle-Saint-Mesmin : différents chemins rencontrés.
Faisant halte dans cette dernière cité, c’est pour moi l’occasion de passer un moment chez Danny et son petit-fils, un restaurant bio à l’enseigne des Petits Instants. Un endroit à retenir.
Cette cité est célèbre notamment par la présence d’un poète révolté, François Villon qui fut enfermé dans son château. Drôle de personnage que celui-ci dont on apprécie de nos jours les poèmes mais qui né François de Montcorbier fut tout à la fois meurtrier, cambrioleur…, eut une vie dissolue avant d’être condamné à mort. Gracié par Louis XI, sa peine fut commuée en bannissement. Peu après cette affaire où il échappe à sa pendaison, on perd sa trace.
Son poème le plus connu est cet Épitaphe de Villon ou Ballade des pendus : Frères humains, qui après nous vivez, / N'ayez les cœurs contre nous endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous mercis. / Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : / Quant à la chair, que trop avons nourrie, / Elle est piéça dévorée et pourrie, / Et nous, les os, devenons cendre et poudre. / De notre mal personne ne s'en rie ; / Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! / (…) / La pluie nous a débués et lavés, / Et le soleil desséchés et noircis / Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés, / Et arraché la barbe et les sourcils. / Jamais nul temps nous ne sommes assis / Puis çà, puis là, comme le vent varie, / A son plaisir sans cesser nous charrie, / Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. / Ne soyez donc de notre confrérie ; / Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! (…) »
Dans ce poème, Villon donne la parole à des suppliciés qui revendiquent le lien fondamental qui les unit à tous les êtres humains et qui en appelle à la miséricorde des vivants. Ce poème est un appel à la charité chrétienne, valeur très puissante au Moyen Âge. La rédemption est au cœur de la ballade. Villon reconnaît qu'il s'est trop occupé de son être de chair au détriment de sa spiritualité.
Meung-sur-Loire : quelques vues.
C’est la reprise du cheminement et cette halte à cet étrange accueil, mi caravane, mi-spectacle, un peu soixante-huitard.
Sur le chemin vers Beaugency.
Puis l’arrivée à Beaugency dont l’abbaye fut très célèbre par la présence de reliques de plusieurs saints. Un concile eut même lieu au XIIe siècle où l’on prononça l’annulation du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le roi de France Louis VII. Elle épousera deux ans plus tard le futur roi d’Angleterre, Henri II.
Une légende contant la construction du pont sur la Loire par le diable y est toujours vivace. On y retrouve les légendes classiques du démon berné du pont Valentré de Cahors, du pont du Diable de St Guilhem le Désert mais aussi dans de nombreux lieux de notre pays.
Ce soir-là, j’ai rejoint l’auberge de jeunesse située sur les hauts de la ville. Atypique, elle est installée dans une ancienne école communale datant de 1908. J’ai pu manger un repas simple à l’ombre de grands arbres. Rencontrée en ville, Sophie rencontrée à Etampes et Angerville viendra y prendre aussi gite.
A suivre. Bourguignon la Passion.