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En arrivant devant l’édifice, je suis surpris par le cimetière l’entourant paraissant daté de l’époque gallo-romaine. De nombreux sarcophages de type mérovingiens sont présents. En fait, il s’agit de reproductions datant des XVIIIe et XIXe siècles. Au milieu du cimetière trône la Croix Hosannière[1] datant du XVe siècle. Elle était liée aux processions organisées autrefois lors des Rameaux, des rameaux de laurier étant déposés à ses pieds.
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Passons à l’édifice rayonnant de blancheur, classé Monument historique en 1840, inscrit en 1998 au Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. En la contemplant, nous comprenons pourquoi elle est souvent qualifiée de bijou de l’art roman. Initialement construite au XIe siècle sur un site gallo-romain (?), reconstruit le siècle suivant, la façade est remaniée au XVe siècle à la suite de l’effondrement du clocher. Admirons d’abord son extérieur.
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La façade ouest comporte trois portails relatant le triple niveau de la vie : terrestre à gauche, chrétienne au centre et céleste à droite. Au-dessus du portail central trônait jadis une statue équestre de l’Empereur Constantin, aujourd’hui disparue. Un fragment en est conservé dans l’église.
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Le portail de gauche, présente le martyr de Saint-Pierre, crucifié la tête en bas en signe d’humilité.
Sur le portail central, où se trouve une porte, quatre voussures sculptées. Sur la voussure supérieure apparaissent le calendrier de l’année, le travail de la terre, la moisson, les vendanges, le zodiaque… ; Sur celle située en dessous est représenté le Christ accompagné des Vierges sages et des Vierges folles ; Sur la troisième est représenté le combat des Vices et des Vertus, inspiré d’un poème de Prudence. Enfin, la quatrième voussure représente l’Agneau placé dans sa mandorle (forme en ovale ou d’amande) est encensé par les Anges adorateurs.
Sur le portail de droite, le Christ en majesté entouré des apôtres Pierre et Paul.
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Le portail sud est remarquable avec ses quatre voussures (courbures) en cascades.
- La première en partant du bas alterne des entrelacs et six animaux fantastiques.
- La deuxième située au-dessus représente les douze apôtres et les douze prophètes se faisant face deux à deux, s’échangeant la fiole et le Livre. C’est la représentation de la transmission, le passage entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, entre l’Ancien et le Nouveau Testament.
- Dans la troisième voussure sont représentés des personnages âgés assis, avec des attributs tels que la couronne de gloire, la barbe de la sagesse, une fiole dans la main droite, symbole de prière, et dans la main gauche, un instrument de musique, symbole de la musique céleste. Ils représentent probablement les quarante vieillards de l’Apocalypse. Enfin, dans la dernière voussure, le bestiaire roman dans toute sa splendeur avec le griffon, le centaure, le cyclope, la chimère, la sirène…
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Entrons maintenant dans l’église. Immédiatement, je suis impressionné par l’élévation de la construction avec de grandes baies percées dans les murs qui assurent une belle diffusion de la lumière.
La simplicité de son plan en croix latine met en valeur les chapiteaux figurés de la nef. On y trouve des oiseaux dans une nef (une référence à l’Arche de Noé), des griffons, des animaux légendaires, des dragons ailés avalant leurs queues, des griffons siamois, mais aussi des acrobates, sans oublier de nombreux feuillages…
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Celui qui m’a peut-être le plus intrigué, c’est la présence de ces éléphants harnachés sculptés. Il s’agit sans doute d’une référence à l’éléphant offert à Charlemagne par le sultan de Bagdad.
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Tout proche, un autre petit chapiteau retrace l’histoire d’Abel et de Caïn. Abel offre un agneau tandis que son frère arrive par-derrière pour le tuer.
J’arrête ici ma description, il y aurait encore tant à dire tant ce lieu génère des émotions que n’ont pas ressenties ceux qui l’ont profané en août de cette année. Sa visite m’apparaît indispensable.
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