19 – Beauvoir-sur-Niort, Villiers-en-Bois : 25 km (531 km)

   Même si la nuit fut relativement courte, je suis bien reposé après cette riche soirée. La traditionnelle douche, le bouclage du sac… tout se fait assez rapidement. Depuis l’étage, je sens déjà la bonne odeur du café préparé par Marie-Danielle. Même si nous avons bien dîné hier soir, ce matin j’ai faim. Nous prenons le petit-déjeuner de concert.

   Voulant éviter la bonne trentaine de kilomètres prévue sur un trajet de plaine et de champs de culture à l’intérêt limité, mon hospitalière propose de m’accompagner pour rejoindre un raccourci conséquent qui évite le grand détour prévu sur le guide. Bien entendu, j’accepte son offre, d’autant que je dois arriver au gîte du Prioulet avant 16 h. Après, la réceptionniste ne sera plus présente pour me donner la clé de la chambre. Après avoir parcouru plusieurs kilomètres me permettant de retrouver le balisage, nous nous quittons. Merci, Marie-Danielle, pour ce beau geste.

   Me voilà maintenant seul, suivant désormais le balisage très bien indiqué. Je ne traîne pas. Une pancarte jacquaire bleu indique ma position sur ce chemin. Sans évènement majeur, j’arrive à Beauvoir-sur-Niort où je fais des courses au supermarché. En effet, rien n’est prévu pour dîner au gîte. Je prends la direction de la forêt de Chizé, passant au large du Moulin de Rimbault datant de 1862. Depuis, il a été rénové.    

   Le parcours forestier est à rallonge, et je crains de trouver porte close. Je décide de suivre la route qui est plus directe. Ce n’est pas l’idéal, mais bon… les bas-côtés herbeux ne sont pas désagréables, et la circulation est faible. Si j’avais pris ma tente, je n’aurais pas eu besoin de forcer l’allure. Liberté, liberté chérie…

   Enfin, à 15 h 37, j’arrive au gîte communal. C’est un ancien corps de ferme rénové de plusieurs bâtiments. Après paiement de mon écot (17,70 €), la réceptionniste me donne la clé et m’accompagne pour m’expliquer le fonctionnement.

Le lieu est très agréable, et je suis seul au rez-de-chaussée de la Grange. À l’étage, des jeunes en stage font un peu de bruit, mais il faut avoir de la tolérance. Il faut que la jeunesse se passe. Et puis, après la douche, un repas rapide de pâtes et de sardines achetés au supermarché, je vais dormir d’une seule traite.  

   Une étape un peu décevante, je l’avoue, liée en partie à cette obligation de ne pas vivre à mon rythme les moments passés, pressé par le temps. Prenons-la comme une étape de transition. Et puis, il y a eu une telle richesse jusqu’à maintenant qu’il faut regarder devant. La dernière étape de demain s’avère nettement plus intéressante.