Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vue de départ d'Oloron-Sainte-Marie.
Vue de départ d'Oloron-Sainte-Marie.

Nouvelle petite étape pour ne pas manquer de dormir à l’abbaye de Sarrance. En quittant Oloron, on ne pas oublier que la cité actuelle est formée de trois collines distinctes dont chaque village se disputa jadis le pouvoir. Il a fallu un édit de Napoléon III en 1858 pour imposer la jonction des deux dernières cités ennemies pour n’en former qu’une. La cité ou les villages ont vu passer depuis le Moyen Âge de nombreux pèlerins qui prenaient la voie du Somport au détriment de Saint-Jean-Pied-de-Port.

Oloron - Viege Sainte-Croix.
Oloron - Viege Sainte-Croix.

Dans la cité, on peut voir de nombreuses statues de ces « marcheurs de Dieu ». C’est donc ici une tradition bien ancrée. Nous sommes à la porte de la vallée d’Aspe, et le gave (torrent) éponyme va nous servir de fil rouge dans les jours à venir.

Il est bon de rappeler cette tradition qui justifie le caractère particulier de ses habitants conscients de la richesse et de la beauté des lieux. Jadis, à Escot, premier village de la vallée, le vicomte du Béarn devait se soumettre à un rituel symboliquement fort : il devait faire tremper les pattes antérieures de son cheval dans le ruisseau appel Tou (Arricoutou). Puis, il devait réciter à voix haute ce texte : « Le val d’Aspe fut avant le seigneur et il n’a sur la vallée que les droits donnés à lui par ses habitants ». Le roi Louis XI lui-même, en visite dans la région, dut s’y soumettre. Ce caractère fort et trempé, on le retrouve encore de nos jours dans la lutte de leur vallée.

Etranges mamelons vus de loin.
Etranges mamelons vus de loin.

C’est ainsi que tels cinq mousquetaires nous découvrons cette vallée d’une grande beauté. Je ne parlerais pas de l’équipée sauvage de Bruno qui veut être toujours devant, la volonté de Thierry, septuagénaire, de vouloir s’accrocher à ses basques, la sérénité toute asiatique de Kio qui reste toujours derrière mais marche régulièrement mais ne lâche rien, les difficultés cachées de Colette souffrant de ses ampoules, et votre serviteur soufflant quand la côte devient un peu raide. Je suis loin de mes performances du siècle dernier quand je marathonnais.

Sur le chemin de Sarrance.
Sur le chemin de Sarrance.

Nous arrivons maintenant à Sarrance. C’est la fête au village avec un vide-grenier. Certains d’entre nous iront écouter des chanteurs basques. Ce ne fut pas mon cas préférant le repos. Sarrance, une abbaye construite par les Prémontrés au XIVe siècle. Ils la conserveront jusqu’à la Révolution française après en avoir été dépossédés pendant les guerres de religion particulièrement actives dans la région. L’abbaye détruite fut reconstruite et date du début du XVIIe siècle. Aujourd’hui, elle est occupée par un moine Prémontré assisté de laïcs. De nombreux groupes y passent pour notamment des retraites. Mais, selon mon expérience, nous sommes loin des retraites dans le silence de Ganagobie ou de Notre-Dame des Neiges.

Le cloitre de Sarrance.
Le cloitre de Sarrance.

Si les lieux sont vétustes et très bruyants, c’est le moins que l’on puisse dire, je tire mon chapeau plutôt deux fois qu’une aux hospitaliers bénévoles qui s’occupent de nous. Ils y mettent tout leur cœur pour rendre le séjour plus agréable, notamment en termes de nourriture terrestre. Quant aux matelas, n’en parlons pas… c’est sale et triste.

L’église est de bonne facture sans toutefois la beauté et l’esprit de recueillement d’une abbatiale telle que je les connais. Cette abbaye n’était pas riche, cela se voit de prime abord : pas de décors somptueux mais une grande sècheresse de la pierre de la région. Tout ici est simplicité et humilité.

Quelques images de l'abbaye de Sarrance.
Quelques images de l'abbaye de Sarrance.Quelques images de l'abbaye de Sarrance.

Quelques images de l'abbaye de Sarrance.

Un village au service de La Fontaine.
Un village au service de La Fontaine.

Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer et de discuter longuement avec Pierre qui a officieusement le rôle d’intendant. Ayant fait un retour en religion depuis peu, il était tout heureux de m’annoncer qu’il allait faire sa confirmation au mois d’août. Garçon qui n’a pas eu la vie facile et qui semble avoir trouvé en ces lieux une sérénité de bon aloi. Que bien lui fasse.

Lors du repas, nous avons eu droit aux chansons chantées en béarnais par l’invité habituel du moine. Ce fut très beau car le chanteur-paysan à la voix forte est particulièrement doué. Un beau concert privé. Tout le monde mit la main à la pâte pour faire la vaisselle. Une belle ambiance.

A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.

Tag(s) : #De Genève 2015
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :